Pharaon est un emblème de ceux que Dieu endurcit lui-même par sa propre Parole.
À plusieurs reprises, l’Écriture répète que l’Éternel endurcit le cœur du pharaon. Martin Luther explique comment Dieu lui-même endurcit parfois les cœurs :
« Voici comment Dieu endurcit Pharaon, lorsqu’il présente à sa volonté rebelle et méchante une parole et une œuvre qu’il détestera — en raison bien sûr de sa perversité innée et de sa corruption naturelle. Et puisque Dieu ne le change pas intérieurement par son Esprit, mais le presse et le martèle extérieurement par ses paroles et ses œuvres […] sa volonté impie ne serait pas mise en marche ou endurcit si elle était laissée à elle-même, mais lorsque l’Être immuable qui fait mouvoir toutes les créatures l’entraine avec une motion inévitable, il doit nécessairement vouloir quelque chose.
Ainsi, l’endurcissement de Pharaon par Dieu arrive de la manière suivante : Dieu confronte sa méchanceté extérieurement avec un objet qu’il déteste naturellement […] et Pharaon, conformément à la méchanceté de sa volonté, ne peut pas ne pas haïr ce qui lui est opposé tout en croyant en sa propre force ; il s’obstine au point qu’il ne peut plus entendre ni comprendre, mais possédé par Satan, il est emporté tel un fou furieux. […] Car lorsqu’il dit « J’endurcirai le cœur de Pharaon », il parle littéralement, comme s’il disait « J’agirai de telle sorte que le cœur de Pharaon puisse s’endurcir ».
Luther réponse ensuite à la question : Pourquoi Dieu agit-il ainsi?
« La réponse est que nous voudrions que Dieu cesse d’être Dieu au profit des pécheurs si nous voulons que cessent sa puissance et son activité, ce qui implique qu’il devrait arrêter d’être bon de peur que les hommes ne deviennent pires. Mais pourquoi ne changerait-il pas en même temps les volontés rebelles qu’il fait mouvoir? Ceci appartient aux secrets de sa majesté, là où ses jugements sont incompréhensibles (Rm 11.33). Notre rôle n’est pas de poser cette question, mais de révérer ces mystères. »
