La repentance qui mène à la vie est un don de Dieu par lequel le pécheur confesse son péché et s’en détourne afin de se tourner vers Christ pour le suivre dans l’obéissance. ~ Ac 26.20
Le fait que repentance et foi sont traitées séparément par la confession peut donner l’impression qu’elles apportent des grâces séparées. D’un côté il y aurait la foi qui sauve et de l’autre la repentance pour la vie et le salut, comme s’il s’agissait de bénédictions distinctes. En réalité, ces expressions réfèrent à la même chose : le salut et la vie éternelle en Jésus-Christ.
De plus, l’ordre dans lequel foi et repentance sont traitées ne signifie pas qu’il existe un ordre chronologique dans leur manifestation puisque, sans être identiques, elles sont simultanées (Mt 21.32 ; Mc 1.15). Maintenant que nous avons examiné la foi qui sauve, voyons comment la confession présente la repentance pour la vie et le salut. Après avoir formulé certaines particularités de la repentance aux paragraphes 1 et 2, la confession en donne une définition plus générale au paragraphe 3. Nous débuterons avec cette définition.
(Par. 3) Cette repentance salutaire est une grâce évangélique, par laquelle une personne, rendue sensible par le Saint-Esprit à la grande méchanceté de ses péchés, par la foi en Christ, s’en humilie, dans une tristesse qui vient de Dieu, une haine pour ces péchés et une extrême aversion de soi, priant pour le pardon, la force et la grâce, avec la résolution et la détermination de marcher devant Dieu, de façon qui lui soit agréable en toutes choses.
Tout comme la foi, la repentance est un don de Dieu. La confession exprime cette vérité en appelant la repentance à salut « une grâce évangélique ». Elle ajoute que c’est « par le Saint-Esprit » qu’une personne est rendue sensible à sa propre méchanceté. Puis elle déclare que la tristesse du pécheur repentant « vient de Dieu ». L’Écriture, bien entendu, confirme cette doctrine de la repentance comme un don de Dieu. Par exemple, le prophète Jérémie écrit, dans ses lamentations : « Fais-nous revenir vers toi, ô Éternel, et nous reviendrons! » (Lm 5.21). Le verbe revenir signifie ici repentir. Le prophète Zacharie annonce aussi que c’est Dieu qui suscitera la repentance de son peuple :
Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né. (Za 12.10)
Cet « esprit de grâce et de supplication » ne fut pas uniquement répandu sur les fils d’Israël, mais également sur les gentils à l’extérieur du peuple de Dieu. Les Actes des Apôtres nous rapportent ce don de la grâce divine aux non-juifs (Ac 11.18) : « Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie. » C’est de ce verset que vient l’expression « la repentance pour la vie » utilisée dans la confession de foi qui a été jointe à l’expression « repentance à salut » que nous retrouvons en 2 Corinthiens 7.10. Ailleurs, Paul déclare qu’une telle repentance est un pur don puisqu’un serviteur du Seigneur « doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité » (2 Tm 2.25).
Le fait que l’apôtre parle ici des « adversaires » nous indique pourquoi la repentance doit nécessairement être un don : puisque l’homme naturel est un adversaire qui ne perçoit pas son état de péché ni la gravité de ses transgressions (Es 44.18-20 ; Rm 7.9 ; 1 Co 2.14 ; Ep 2.1, 4.18). Puisqu’il est spirituellement aveugle et mort dans son péché, la repentance doit nécessairement lui venir comme un don et une grâce. Une fois régénéré, l’homme perçoit alors sa pauvreté spirituelle, il invoque le nom du Seigneur en se repentant et celui-ci le déclare heureux en le faisant héritier de son royaume (Mt 5.3).
Maintenant, à quoi ressemble cette repentance que Dieu donne aux croyants? La confession la décrit en deux temps. Premièrement, elle est une haine pour son propre péché et une aversion de soi (Ez 36.31 ; 2 Co 7.11). Nous pouvons décrire cet aspect de la repentance avec quatre mots clés qui commencent tous par la lettre R, tout comme le mot repentance. Il y a d’abord la reconnaissance de son propre péché (Ps 51.5-6). Ensuite, il y a le regret de son péché (Lc 18.13). La repentance se poursuit dans le rejet du péché (Es 55.7 ; Jn 8.11). Et finalement, lorsque cela est possible, il y a la réparation du péché (Lc 19.8).
Deuxièmement, puisque la repentance qui vient de Dieu est un changement de direction, elle vient avec un désir positif de plaire à Dieu en plus de l’abandon de ce qui lui déplaît. L’âme repentante cherchera non seulement le pardon de Dieu, mais aussi la force et la grâce de marcher résolument devant Dieu en lui étant agréable (Ps 119.133 ; Ep 5.8-11 ; Col 1.10). Ces deux aspects, négatif et positif, constituent ce que nous appelons « une repentance crédible » et que l’Écriture désigne en parlant « du fruit digne de la repentance » (Mt 3.8) et de « la pratique d’œuvres dignes de la repentance » (Ac 26.20).
Une telle repentance ne mène pas au désespoir, mais à la vie et au salut. Ceci devient évident lorsqu’on compare l’exemple de Judas et celui de Pierre. Tous deux ont trahi Jésus, tous deux ont éprouvé une honte profonde et une aversion pour leur péché, mais Pierre seul s’est repenti tandis que Judas s’est suicidé. Nous voyons ici que la véritable repentance est distincte du simple regret, même si celui-ci va jusqu’au désespoir, puisque la repentance n’est pas seule : elle est accompagnée par la foi en la grâce et la miséricorde de Dieu. L’âme véritablement repentante ne cherche pas à imposer à Dieu les conditions de restauration ou à fixer le sacrifice nécessaire pour l’expiation. Non! L’âme repentante envers Dieu se soumet aux termes qu’il a lui-même fixés et dans le cas présent cela signifie accueillir l’Évangile. C’est pourquoi celui qui se repent vraiment ne peut pas rejeter la grâce de Dieu ; il s’en saisit et sa foi en l’Évangile est un signe de l’authenticité de sa repentance.
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Description: Une série de théologie systématique à partir de la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 – Liste des questions étudiées
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Première publication le 21 juin 2018 @ 0 h 00 min
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