Réponse: Celui qui est régénéré désire être saint, car il connaît Dieu. ~ 1 Pierre 1.15-16
Les écrivains et les philosophes grecs de l’Antiquité avaient un concept de l’homme vertueux. Bien que les vertus qu’ils valorisaient n’étaient pas identiques à celles des chrétiens ; les païens vertueux ressemblaient à plusieurs égards aux chrétiens sanctifiés. En quoi la sanctification diffère-t-elle de la vertu des pécheurs qui se prennent en mains en renonçant à de mauvaises habitudes, ou qui cherchent à pratiquer le bien et qui parfois accomplissent même des actes héroïques? À l’aide du prochain paragraphe, nous tenterons d’expliquer la différence entre la vraie sanctification et les simples efforts charnels de l’homme.
(Par. 3) Dans cette guerre, bien que la corruption rémanente puisse pour un temps prévaloir, néanmoins, en raison des ressources permanentes qui lui proviennent de l’Esprit sanctifiant du Christ, l’être régénéré l’emporte. Ainsi les saints croissent en grâce et perfectionnent leur sainteté, dans la crainte de Dieu. Ils désirent ardemment vivre une vie céleste, dans l’obéissance évangélique à tous les commandements que le Christ, le Chef et Roi de l’Église, leur a prescrits dans sa Parole.
Non seulement les païens vertueux ressemblent-ils parfois aux chrétiens sanctifiés, mais la confession nous rappelle que parfois c’est le chrétien qui ressemble à un inconverti en étant vaincu par sa corruption. Ne voyons-nous pas occasionnellement des non-croyants avoir une meilleure conduite que des chrétiens? Manifester plus de sagesse, avoir plus de compassion ou faire preuve d’une plus grande retenue? Comment expliquer cela? La sanctification par l’Esprit est-elle vraiment réelle puisqu’elle est parfois surpassée par de simples efforts charnels?
Examinons premièrement la soi-disant vertu du pécheur qui ne connaît pas Dieu. L’Écriture déclare bien que « les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi » (Rm 2.14). La Loi morale de Dieu est la Loi naturelle inscrite dans la conscience de tous les hommes (Rm 2.15). La chute n’a pas effacé ce témoignage ni tout désir de s’y conformer. Le problème avec le païen vertueux est qu’il ne voit pas l’ampleur de la gravité de son péché. Il croit que tout va bien pour lui puisqu’il s’efforce de faire le bien, mais il se trompe lui-même en croyant que sa bonne conduite couvre son idolâtrie et ses mauvaises pensées, paroles et actions. Ses bonnes œuvres ne peuvent être agréées de Dieu puisque, si bonnes soient-elles, elles sont toutes entachées de la corruption d’un cœur qui ne connaît pas Dieu (Es 64.5).
Le pécheur régénéré, quant à lui, est premièrement conscient de sa misère spirituelle et, ne s’appuyant pas sur sa vertu, mais confessant son péché, il hérite du royaume de Dieu (Mt 5.3). La grande différence entre un chrétien sanctifié et un païen vertueux n’est pas d’abord les œuvres pratiquées, mais la disposition du cœur face à Dieu et sa Loi. Le chrétien ne poursuit pas la vertu comme une fin en soi, mais son objectif suprême est la gloire de Dieu (1 Co 10.31). Ce qu’il veut par-dessus tout ce n’est pas une bonne vie ou une bonne santé, mais c’est plaire à son Seigneur (2 Tm 2.4).
La sanctification chrétienne ne procède donc pas simplement de la volonté et de la discipline de l’homme, mais elle vient de la connaissance de Dieu et de l’amour que l’Esprit-Saint déverse dans le cœur pour le Sauveur et le Roi. (Rm 5.5 ; Col 1.10). Telle est la base de la sanctification décrite au paragraphe 3 : des personnes transformées « au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés » (2 Pi 1.3). Ces personnes ont reçu de sa divine puissance « tout ce qui contribue à la vie et à la piété ». Voilà ce que signifie être « participants de la nature divine » (2 Pi 1.4). La vertu chrétienne vient donc d’une connaissance et d’une communion avec Dieu : « Puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint. » (1 Pi 1.15-16).
Il est cependant important de souligner que la sanctification ne se fait pas sans effort de notre part. S’il est vrai qu’elle ne procède pas de notre volonté, il est faux de dire qu’elle n’implique pas notre volonté. Il ne faut donc pas concevoir la sanctification comme une transformation passive qui se fait magiquement en nous par le Saint-Esprit. Après avoir indiqué la nature et l’origine de la sanctification par la connaissance de Dieu, l’apôtre Pierre ajoute : « faites tous vos efforts… » La sanctification définitive (2 Pi 1.3-4) doit donc être complétée par la sanctification progressive (2 Pi 1.5-8) et celle-ci implique l’exercice de notre volonté régénérée.
À vues humaines il peut ne pas toujours y avoir une si grande différence entre une mère païenne et une mère chrétienne qui cherche à bien élever ses enfants et qui s’efforce de prendre soin de son foyer. Extérieurement nous ne percevons pas toujours la différence entre l’ouvrier païen et l’ouvrier chrétien qui font honnêtement leur travail en exerçant du mieux qu’ils peuvent leur capacité et leur volonté. Il y a pourtant une grande différence entre leur objectif, entre la nature de leur volonté et entre la valeur de ce qu’ils font aux yeux de Dieu. L’Écriture déclare (Tt 1.15) : « Tout est pur pour ceux qui sont purs ; mais rien n’est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules ; leur intelligence et leur conscience sont souillées. »
À moins de connaître Christ et d’être connu de Dieu en Christ, le païen vertueux n’est vertueux qu’à ses propres yeux et à ceux du monde ; sa force n’est que celle de la chair qui ne peut ni plaire à Dieu ni se conformer à sa volonté (Rm 8.7-8). Le chrétien sanctifié, au contraire, plaît à Dieu par sa foi qui le revêt de la justice de Christ ; sa force est celle de l’Esprit qui amène tout son être à se conformer à Dieu pour lui être agréable (Rm 8.1-6, 12.1-2).
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Description: Une série de théologie systématique à partir de la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 – Liste des questions étudiées
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Première publication le 25 janvier 2018 @ 4 h 00 min
Merci pour cet article. Il y a aussi la grâce commune qui peut donner une apparence de véritable vertu. Jean Calvin a écrit: « … Nous avons à bien voir qu’en la corruption universelle dont nous avons parlé, la grâce de Dieu est intervenue, non pas pour guérir la corruption de la nature, mais pour la limiter et en réduire les effets. Car si Dieu permettait à tous les humains de se laisser aller à toutes leurs méchancetés, il n’y en aurait aucun qui ne manifesterait pas concrètement que les défauts… »
Merci pour votre commentaire et pour la citation de Calvin (que je risque de vous piquer pour ajouter à ma collection 😉 )
Aucun problème voici la référence exacte: Institution de la religion chrétienne, p. 234 (Kerygma-Excelcis)
Merci!
J`adore ces études que vous donner Monsieur Denault
Merci pour l’encouragement chère soeur!