Réponse: Christ exerce sa médiation sans intermédiaire et il le fait en tant que Prophète, Prêtre et Roi afin de de nous sauver de notre ignorance, de notre corruption et de notre faiblesse. ~ Hébreux 1.2-3
Dans le paganisme gréco-romain, il existait une pléthore de dieux auxquels les hommes s’adressaient pour tous leurs besoins. Augustin, dans son ouvrage intitulé La cité de Dieu, fait ressortir le caractère grotesque de ce panthéon et lui oppose le Dieu unique de la Bible et son seul Médiateur Jésus-Christ. Ironiquement, le christianisme a fini par adopter cette tendance romaine à reconnaître plusieurs intermédiaires en plus du Christ : la vierge et une foule d’autres saints que l’on devait prier et par lesquels on pouvait être exaucé.
Officiellement, l’Église catholique romaine enseigne qu’il n’y a qu’un seul Médiateur, Jésus-Christ. Cependant elle considère que son unique médiation passe par plusieurs canaux (les saints) qui ne sont pas tellement différents des charismes sur terre par lesquels Christ bénit son Église (Ep 4.11-12). Cette conception de la médiation de Christ au travers des saints a été rejetée par les protestants.
(Par. 9) Cet office de Médiateur entre Dieu et les hommes n’appartient qu’à Christ, qui est le Prophète, le Prêtre et le Roi de l’Église de Dieu. Il ne peut pas, en totalité ou en partie, être transféré de lui à qui que ce soit d’autre.
Par cette affirmation, non seulement rejetons-nous les intermédiaires célestes (la vierge et les autres saints), mais nous récusons également tout autre prêtre que Jésus. Pour être en communion avec Dieu, les croyants doivent en appeler directement au Christ. Ses ministres sur terre peuvent être des canaux qu’il utilise pour bénir son Église, mais ils ne sont d’aucune façon des intermédiaires puisque tous les enfants de Dieu ont directement accès au seul Médiateur et par Lui à Dieu (1 Tm 2.5 ; Hé 7.25, 10.21-22).
La confession identifie trois offices par lesquels Jésus exerce sa médiation : l’office prophétique, l’office sacerdotal et l’office royal. Ces trois offices trouvent leur origine dans l’Ancien Testament chez le peuple d’Israël qui préfigurait le Messie par ces offices. Le peuple sous l’Ancienne Alliance était en quelque sorte à la merci de ses prophètes, de ses sacrificateurs et de ses rois. Lorsque ceux-ci mouraient ou étaient infidèles, le peuple en souffrait souvent les conséquences (Dt 34.10 ; Hé 7.23 ; 2 S 24.10-12). Mais Israël attendait le dernier Prophète (Ac 3.22-23 ; Hé 1.2), le Sacrificateur qui subsiste éternellement (Hé 7.3, 24) et le Roi dont le règne n’aura point de fin (Lc 1.32-33).
Jésus est donc l’Israël Fils de Dieu (Mt 2.15) qui devait non seulement occuper ces offices, mais les accomplir. Ceci ressort dans les évangiles synoptiques qui identifient Christ avec Israël par son baptême et sa tentation de 40 jours au désert. Dans les trois tentations, chacun des offices est représenté : Jésus est le Prophète fidèle qui vit de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Il est le Sacrificateur fidèle jusqu’à la mort (Ps 91.11-16). Et il est le Roi fidèle qui ne se prosterna que devant Dieu pour recevoir son royaume. Jésus a triomphé partout où Israël a échoué. Il est le parfait Médiateur Prophète, Prêtre et Roi du peuple de Dieu et il est pleinement suffisant pour assurer notre salut (Hé 12.2 ; 2 P 1.3).
La confession ajoute un dernier paragraphe qui explique pourquoi nous avons besoin de chacun des trois offices de Jésus.
(Par. 10) Le nombre et l’ordre de ces offices est nécessaire : à cause de notre ignorance, nous avons besoin de son ministère prophétique, à cause de notre aliénation de Dieu, et de l’imperfection de ce qu’il y a de mieux dans notre service, nous avons besoin que son office sacerdotal nous réconcilie et nous rende acceptables à Dieu ; à cause de notre aversion et de notre incapacité totale à retourner à Dieu, en vue de la délivrance de nos adversaires spirituels et de la sécurité qui en résulte, nous avons besoin que son office royal nous convainque, nous assujettisse, nous attire, nous soutienne, nous délivre et nous garde en vue de son Royaume céleste.
C’est d’abord notre endurcissement contre la vérité qui nous rend étrangers et ennemis de Dieu (Ep 4.18) et c’est le Christ qui nous délivre de cette aliénation et nous conduit dans la vérité (Ep 4.20-24). Ensuite, tout ce qui déplaît à Dieu en nous par la corruption du péché, il l’a définitivement expié en nous purifiant par son sang (Hé 10.10). Finalement, Christ nous délivre de toute puissance ennemie et nous affranchis complètement afin que nous puissions appartenir à Dieu seul (Hé 2.14-15).
Jésus est donc le Prophète qui nous sauve de notre ignorance, le Prêtre qui nous sauve de notre corruption et le Roi qui nous secoure dans notre faiblesse et nous sauve de nos ennemis. Il nous a secourus lui-même par son œuvre sur la terre et il continue sans cesse de nous secourir par son Esprit et sont intercession comme Médiateur (Ac 2.33 ; Rm 8.34).
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Description: Une série de théologie systématique à partir de la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 – Liste des questions étudiées
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Première publication le 9 novembre 2016 @ 20 h 28 min