Réponse: Concernant la gravité et la culpabilité il n’y a pas de différence, cependant le péché du chrétien est pardonné et mortifié. ~ 1 Jean 1.9 – Romains 8.13
Dans la dernière étude, nous avons vu la gravité et l’universalité du péché. Il n’y a rien que l’homme puisse faire pour empêcher sa corruption et sa condamnation. Seul Dieu peut sauver l’homme de son péché. Mais qu’en est-il donc de la condition pécheresse de ceux qui ont été sauvés par Dieu? Le dernier paragraphe du présent chapitre répond à cette question en présentant le péché dans la vie du chrétien.
(Par. 5) La corruption de la nature demeure, pendant cette vie sur terre, en ceux qui sont régénérés. Bien que le croyant en ait reçu le pardon en Christ, et qu’elle soit mortifiée, cette corruption, ainsi que les actions qui en procèdent, est vraiment et au sens propre péché.
La première chose qui doit être soulignée est ce que l’on appelle le péché rémanent. Lorsque l’Écriture déclare : « Non, il n’y a sur la terre point d’homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais » (Ec 7.20), elle inclut également les hommes qui sont régénérés. En ajoutant que le péché du croyant « est vraiment et au sens propre péché », la confession refuse la distinction que l’on retrouve dans le catholicisme romain entre les péchés véniels et les péchés mortels. Tout péché est une transgression de la Loi de Dieu (1 Jn 3.4) et mérite la mort (Rm 6.23). Par contre, en déclarant que tous les péchés sont mortels et dignes du châtiment éternel, la confession ne nie pas la gradation de culpabilité et de châtiment pour le péché (Lc 12.47-48). Les péchés des chrétiens ne sont donc pas moins graves que ceux des non-croyants ; ils sont même souvent plus graves en raison de la connaissance que nous avons de la Parole de vérité. Le péché rémanent n’est pas simplement une doctrine, mais une tragédie sur laquelle nous pleurons (Mt 5.4 ; Rm 7.24 ; Hé 12.1).
Ainsi, un chrétien n’est pas caractérisé par l’absence du péché, mais par la confession continuelle de ses péchés. Telle est la différence fondamentale entre le pécheur chrétien et le pécheur non-chrétien.
8 Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. 9 Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. 10 Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. (1 Jn 1.8-10)
Le non-croyant ne voit pas son péché devant Dieu, il ne le confesse pas de manière à s’en repentir ; il demeure donc dans sa culpabilité et sa corruption. Parce qu’il voit son état de pécheur devant Dieu, le chrétien confesse constamment ses péchés et est pardonné. La plus grande différence entre le péché du chrétien et celui du non-chrétien n’est pas premièrement la fréquence ni la gravité, mais le pardon qui est en Christ : seuls les péchés des chrétiens sont pardonnés.
Est-ce là toute la différence? Ne devrait-on pas également voir une différence au niveau de la fréquence et de la gravité des péchés entre les deux? En effet, la confession ne parle pas uniquement du pardon du péché, mais aussi de sa mortification. Il est important de comprendre comment cette mortification s’opère par l’œuvre de l’Esprit en nous. Ce qui est nouveau dans les croyants ce n’est pas la fin de la corruption, mais l’arrivée d’une nouvelle nature en Jésus-Christ par la régénération du Saint-Esprit. Le chrétien est un homme nouveau… mais il y a encore en lui le vieil homme du péché (Ep 4.20-24 ; Col 3.9-10). Le chrétien, « pendant cette vie sur terre », vit donc une existence dichotomique entre la tendance charnelle du péché et la nouvelle nature selon l’Esprit :
16 Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. 17 Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. (Ga 5.16-17)
Avant d’être régénéré, le pécheur n’a que la corruption de sa nature pour agir dans ses membres, sa pensée et sa volonté. Une fois régénéré, le pécheur voit une nouvelle puissance apparaître en lui, elle lui fait haïr le péché et le rend capable d’aimer Dieu et de lui obéir. Seulement, parce qu’il a encore le péché en lui, il ne peut le faire parfaitement. C’est pourquoi « nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps » (Rm 8.23). Dans l’attente de l’incorruptibilité promise (1 Co 15.52), voici à quoi ressemble le chrétien face à son péché :
18 Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair : j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. 19 Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. 20 Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le péché qui habite en moi. 21 Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. 22 Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ; 23 mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. 24 Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?… 25 Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur!… Ainsi donc, moi-même, je suis par l’entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché. (Rm 7.18-25)
Ce passage ne décrit pas la victoire du péché dans la vie du chrétien, mais la mortification de la chair par le Saint-Esprit (Rm 8.12-13 ; Col 3.5). Cette mortification ne s’opère pas sans difficulté et sans échecs momentanés, mais par la grâce de Dieu le chrétien voit des progrès réels dans son obéissance au Seigneur. Il apprend à réprimer ses impulsions de colère, à résister à ses désirs impurs, à contrôler sa langue, à ne pas tendre l’oreille au mal, à renoncer à lui-même, à vivre dans l’amour, la vérité et la justice de Dieu. Son obéissance est imparfaite, mais cette sanctification par l’Esprit est réellement la mortification de son péché.
Nous avions décrit la réalité du péché par les mots séparation, condamnation et corruption. Pour le chrétien il faut ajouter les mots adoption, justification et sanctification ou encore réconciliation, pardon et mortification. Ainsi, bien qu’en eux-mêmes il n’y a pas de différence entre les péchés des croyants et ceux des non-croyants ; par la grâce de Dieu il y a un monde de différence!
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Description: Une série de théologie systématique à partir de la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 – Liste des questions étudiées
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Première publication le 21 janvier 2016 @ 8 h 58 min
Merci pour cette série d’articles tellement édifiant.
Merci de l’encouragement!