Réponse: Le péché originel est le premier péché d’Adam par lequel la mort entra dans le monde. Il est transmis aux hommes par imputation et par génération naturelle. ~ Romains 5.12
La conséquence pour avoir transgressé l’alliance des œuvres ne fut pas uniquement le fait de ne pas atteindre la vie éternelle (Gn 3.22), mais la mort (Gn 2.17). La révélation biblique post-lapsaire révèle en quoi consiste cette conséquence mortelle. Voici comment la Confession de foi la décrit :
(Par. 2) Par ce péché, nos premiers parents ont perdu leur justice originelle et leur communion avec Dieu, et nous en eux ; de ce fait, la mort est venue sur tous: tous sont devenus morts dans le péché, et entièrement souillés, dans toutes les facultés et les parties de leur âme et de leur corps.
Par ce péché originel, la mort est entrée dans le monde (Rm 5.12). Ce que signifie la mort peut être expliqué avec trois mots : séparation, corruption et condamnation. Lorsque l’Écriture affirme que les hommes vivants sont morts (Mt 8.22 ; Ep 2.1), c’est ce qu’elle veut dire. La mort n’est pas premièrement physique, mais spirituelle. Ainsi, Adam et Ève, par leur désobéissance, perdirent « leur communion avec Dieu » ; ils furent séparés. Avant la chute, Dieu marchait avec l’homme dans le jardin (Gn 3.8), mais lorsque l’homme devint pécheur, il fut séparé d’avec Dieu (Gn 3.24 ; Es 59.2).
La mort commença immédiatement à faire ses ravages par la corruption « dans toutes les facultés et les parties de leur âme et de leur corps ». La corruption actuelle, bien qu’elle englobe l’homme en entier, n’est pas absolue ; mais elle le deviendra à la seconde mort (Ap 20.6, 21.8). Autrement dit, Dieu restreint la dégénérescence de la mort dans le temps présent afin d’exécuter son plan de rédemption. Néanmoins, la corruption est telle que nos corps sont mortellement affectés et souffrent à cause du péché (Rm 8.10). La création entière subit lourdement les effets de la corruption (Rm 8.20-22). Cependant, la corruption la plus grave est celle de l’âme puisque l’homme est moralement responsable ; il devient ainsi coupable. En effet, l’âme de l’homme, sa pensée, ses affections et sa volonté sont corrompues. Ainsi, le premier enfant de l’humanité révèle sa corruption diabolique en tuant son frère (1 Jn 3.12-16). Peu de temps après « L’Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. » (Gn 6.5). Cet état de corruption est décrit par des dizaines de passages dans l’Écriture dont voici certains des plus importants : Jr 17.9 ; Mt 15.19-20 ; Rm 3.9-18 ; Ep 4.17-19. À cause de la corruption du péché, l’homme est radicalement incapable d’obéir à Dieu et de lui plaire de quelque façon (Rm 8.7 ; Es 64.5).
Cette corruption engendre la condamnation. La mort, en plus d’être une puissance dévastatrice, est un jugement pénal (Rm 6.23). Les hommes ont « perdu leur justice originelle ». Les pécheurs sont sous la colère de Dieu, c’est-à-dire sous son verdict de condamnation et sa malédiction (Jn 3.36 ; Jr 44.22). La condamnation ultime aura lieu au jugement dernier et consistera en une ruine éternelle loin de Dieu (2 Th 1.6-9).
Mais pourquoi la mort a-t-elle régné sur tous les hommes sans qu’ils n’aient commis une transgression semblable à celle d’Adam (Rm 5.14)? Autrement dit, pourquoi tous les hommes subissent-ils les conséquences de la chute d’Adam? Les paragraphes 3 et 4 répondent à cette question en présentant les raisons bibliques qui expliquent l’universalité du péché et de ses conséquences.
(Par. 3) Puisqu’ils étaient la souche du genre humain, et, par le vouloir de Dieu, ils représentaient toute l’humanité, la culpabilité du péché a donc été imputée, et la nature corrompue a été transmise par eux à toute leur postérité par le processus normal de la génération. Leurs descendants sont maintenant conçus dans le péché et sont, par nature, des enfants de colère, des serviteurs du péché, assujettis à la mort et à toutes sortes de misères spirituelles, temporelles et éternelles, à moins que le Seigneur Jésus ne les libère.
Deux liens unissent chaque être humain à Adam : un lien légal et un lien organique. Examinons-les dans cet ordre. Dans l’alliance des œuvres, Adam n’agissait pas à titre personnel seulement, mais en tant que représentant de tous ses descendants. Ainsi, s’il avait obtenu la vie éternelle, toute l’humanité aurait joui avec lui de l’incorruptibilité et de l’immortalité. Mais puisqu’il était le représentant légal de tous les hommes, sa faute fut imputée à tous les hommes (Rm 5.18-19). C’est pour cela que « tous meurent en Adam » (1 Co 15.22) parce que tous ont déjà péché en lui et sont privés de la gloire de Dieu (Rm 3.23).
Cependant, le péché d’Adam n’est pas transmis uniquement de manière légale par imputation, mais également de manière organique « par le processus normal de la génération ». Ainsi, tous les hommes naissent corrompus par le péché puisqu’Adam et Ève « étaient la souche du genre humain ». En procréant, nous ne transmettons pas uniquement les facultés propres à la nature humaine, mais également la corruption de cette nature. C’est pour cela que David s’écrie : « je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché » (Ps 51.7). Ce qui est né du péché est péché (Jn 3.6 ; Tt 1.15). C’est pourquoi le Sauveur ne devait pas provenir de la même souche tout en revêtant une chair semblable (1 Co 15.47-48 ; Rm 8.3).
N’est-ce pas radicalement injuste que le péché originel ait autant de conséquences pour l’humanité? Cela est au moins aussi injuste que le fait d’obtenir la vie éternelle par l’obéissance de Jésus, et cela même après plusieurs offenses (Rm 5.16). Voici comment la confession poursuit en démontrant davantage le lien entre le péché d’Adam et le nôtre :
(Par. 4) De cette corruption originelle par laquelle nous sommes complètement infectés, incapables et ennemis de tout bien et entièrement portés à toute sorte de mal, proviennent toutes les transgressions actuelles.
Ce n’est donc pas uniquement la corruption originelle, mais encore les transgressions actuelles qui sont responsables de la perdition de l’homme. Les hommes sont inexcusables devant Dieu (Rm 1.21). La misère de l’homme est telle qu’il ne peut absolument pas se sauver lui-même de son péché et des effets qu’il produit (Jr 13.23 ; Jn 8.34 ; Tt 3.3). Le plus grand besoin de chaque homme est d’être affranchi par le Fils (Jn 8.36).
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Description: Une série de théologie systématique à partir de la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 – Liste des questions étudiées
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Première publication le 14 janvier 2016 @ 8 h 59 min
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Question #32: « Ainsi, Adam et Ève, par leur désobéissance, perdirent « leur communion avec Dieu » »
Que pensez-vous de ceci: Bien que Dieu leur parlait (Dieu peut parler avec n’importe qui, aussi souvent qu’Il le désire, même avec la Diable) et se promenait avec eux dans le Jardin, Adam et Eve n’avait pas de réelle vie spirituelle; il n’avaient pas l’Esprit de Dieu à ce moment-là (ils le recevraient, peut-être, plus tard). Ils étaient comme des humains normaux non-sauvés (contrairement à Abel, qui avait l’Esprit de Dieu et Lui obéissait fidèlement). Ils ont péché comme des humains normaux non-sauvés, facilement trompés par la convoitise qui les habitait depuis le début (Ève procédait déjà aux ‘exagérations religieuses fanatiques’: « on ne doit pas ‘toucher’ à l’arbre »), tentés par un serpent placé dans le Jardin. Ils n’ont pas été déchus (tomber de haut en bas) parce qu’ils n’ont jamais été ‘en haut’ et ils ne sont pas plus bas que les autres humains normaux non-sauvés.
Merci pour votre patience à mon égard.
Selon votre conception, que leur est-il arrivé lors de leur désobéissance?
A la suite de leur désobéissance, ils ont été chassé de l’Éden, c’est-à-dire: ils ont perdu accès à l’arbre de Vie, ils sont sortis d’un jardin extraordinaire entièrement construit par un concepteur Divin infiniment intelligent et infiniment créatif, pour entrer dans le jardin normal qui nous connaissons si bien (bien que très abimé par la convoitise et la méchanceté et la stupidité des humains normaux non-sauvés, et aussi par d’autres humains qui s’y laissent parfois entrainer) en vue du projet initial, conçu de toute éternité par Dieu, de former une Épouse pour son Fils bien aimé, lequel assuma complètement les conséquences des égarements de cette Épouse. Pour ce qui est de la mort, elle a toujours fait partie du projet.
Merci encore.
Le seul problème, à mes yeux, est que c’est précisément la désobéissance d’Adam qui a fait entrer la mort dans la création d’après Rm 5.12s.
La ‘mort est entré’ (εἰς τὸν κόσμον εἰσῆλθεν: ‘est allé vers le monde’) ne dit rien sur l’existence préalable de la mort. Bien sûr, on peut essayer d’imaginer Adam et Éve résistant aux tentations pendant des siècles de sorte que la mort n’entre jamais dans le monde!
Donc, Paul n’insinue pas que c’est le péché d’Adam qui a fait entrer le péché dans le monde; il ne fait que constater la coïncidence.
Non Mr Michel Martin