Réponse: Tous les hommes reçoivent les biens et les maux de la providence de Dieu, mais seuls les croyants sont toujours bénis. ~ 2 Corinthiens 4.16-18
Terminons notre étude sur la providence de Dieu avec une dernière question : Dieu bénit-il davantage les croyants? Nous ne pouvons pas répondre par un simple « oui » ou un simple « non » à cette question puisque la réponse peut être oui et non, si l’on définit bien cette question. Il y a un sens où la providence atteint également tous les hommes, « car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Mt 5.45).
Les aspects agréables de la providence comme les aspects désagréables atteignent sans discrimination tous les hommes : la santé comme la maladie, la richesse comme la pauvreté, le bien-être comme la souffrance, le succès comme l’échec, les bonnes circonstances comme l’infortune. Toutes ces choses arrivent aux hommes par la providence de Dieu et par des causes secondes réelles : l’endroit où l’on naît, l’éducation que l’on reçoit, les choix que l’on fait, le hasard, les talents, etc. À première vue, il ne semble y avoir aucune différence entre les enfants de Dieu et les autres hommes concernant la providence divine : nous retrouvons des fortunés et des infortunés des deux côtés. Cependant, notre confession de foi affirme ceci :
(Par. 7) De même que la providence de Dieu s’étend en général à toutes les créatures, elle prend soin de l’Église de Dieu de manière très spéciale, et ordonne toutes choses pour son bien.
Les auteurs de la confession de foi citent 1 Timothée 4.10 comme preuve à l’appui : « nous mettons notre espérance dans le Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, principalement des croyants ». Dans ce passage le mot « Sauveur » est employé dans le sens providentiel du terme : pourvoyeur, protecteur, bienfaiteur, etc. Paul déclare que Dieu prend soin de tous les hommes, particulièrement, spécialement, principalement des croyants.
Vu de l’extérieur, il peut sembler n’y avoir aucune différence entre les circonstances du croyant et celles du non-croyant : ils occupent les mêmes places, éprouvent les mêmes souffrances, vivent les mêmes circonstances. Il y a cependant une différence fondamentale qui s’explique par le fait que la providence générale de Dieu est au service des héritiers du salut, sa grâce commune est au service de sa grâce particulière. Autrement dit, bien que les croyants et les non-croyants habitent la sphère commune de la providence de Dieu, ils ne l’habitent pas aux mêmes fins.
Tous les soins providentiels actuels doivent être considérés dans une perspective d’éternité. Lorsqu’on considère cette perspective, il y a toute la différence au monde entre les croyants et les autres hommes par rapport à la providence. Ainsi, la souffrance du croyant doit être interprétée de cette manière :
16 C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. 17 Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, 18 parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. (2 Co 4.16-18)
La souffrance du non-croyant ne peut pas être vue de la même manière. Elle est un signe annonciateur d’une plus grande souffrance encore et elle est une invitation à la repentance (Lc 13.1-5). Plusieurs dans la souffrance crient à Dieu et se repentent, mais d’autres s’endurcissent et aggrave ainsi leur culpabilité :
4 M’éprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance? 5 Mais, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu. (Rm 2.4-5)
Pour le croyant, l’épreuve produit la dépendance envers Dieu (2 Co 12.9-10), la sainteté (Hé 12.10) et la patience (Jc 1.2-3). C’est pourquoi il doit rendre grâce pour ses épreuves (1 Th 5.18) et reconnaître que même si tout ne va pas bien, tout concoure à son bien (Rm 8.28), car la souffrance fait partie des soins de Dieu qui démontrent son amour paternel (Hé 12.6-8). Pour le non-croyant, la colère de Dieu se révèle du ciel (Rm 1.18) par des jugements temporels qui annoncent un jugement éternel pour ceux qui refusent de se repentir (Ap 9.20-21, 16.1-11).
De même, les bénédictions que la providence a en réserve ne signifient pas la même chose pour les croyants et les non-croyants. Les saints peuvent jouir le cœur en paix de tout ce que la main de Dieu leur donne (1 Tm 6.17). Ils doivent apprendre à lui demander leur nécessaire que Dieu se plaît à accorder comme un Père à ses enfants (Mt 6.11, 7.11). Les bienfaits de leur Père ne les conduisent pas à l’amour des biens de ce monde (1 Jn 2.15-16), mais au contentement (1 Tm 6.6-10). De l’autre côté, les bienfaits immérités que Dieu répand sur les non-croyants (Ac 14.16-17) les laissent sans excuses pour leur absence de gratitude : « Ils sont donc inexcusables, puisque ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces » (Rm 1.20-21). La bénédiction de la prospérité matérielle tant recherchée par les hommes devient une malédiction pour ceux qui sont en dehors de l’alliance de grâce :
3 Je portais envie aux insensés, en voyant le bonheur des méchants. 4 Rien ne les tourmente jusqu’à leur mort, et leur corps est chargé d’embonpoint ; 5 ils n’ont aucune part aux souffrances humaines, ils ne sont point frappés comme le reste des hommes. (…) 12 Ainsi sont les méchants : toujours heureux, ils accroissent leurs richesses. 13 C’est donc en vain que j’ai purifié mon cœur, et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence (…) 16 Quand j’ai réfléchi là-dessus pour m’éclairer, la difficulté fut grande à mes yeux, 17 jusqu’à ce que j’eusse pénétré dans les sanctuaires de Dieu, et que j’eusse pris garde au sort final des méchants. 18 Oui, tu les places sur des voies glissantes, tu les fais tomber et les mets en ruines. 19 Eh quoi! En un instant les voilà détruits! Ils sont enlevés, anéantis par une fin soudaine! (Ps 73.3-19)
Asaph, qui écrit ce psaume, entretenait une fausse perspective de la providence jusqu’à ce qu’il entra dans la maison de Dieu et qu’il commença à réfléchir bibliquement et dans une perspective d’éternité. C’est dans cette perspective que les chrétiens doivent apprendre à regarder la vie présente. Ils verront alors que la même providence signifie deux choses différentes pour ceux qui ont la vie éternelle et ceux sur qui la colère de Dieu demeure (Jn 3.36). Les croyants sont donc toujours bénis par la providence de Dieu, peu importe les circonstances de leur vie. Heureux qui comprend cette vérité!
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Description: Une série de théologie systématique à partir de la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 – Liste des questions étudiées
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Première publication le 25 novembre 2015 @ 21 h 05 min
Waouhhh! cette doctrine de la providence Divine est vraiment un immense réconfort!
merci pour ces études enrichissantes!