Réponse: L’homme est totalement dépendant de Dieu son Créateur, il est entièrement soumis à sa main souveraine et lui doit l’adoration. ~ Apocalypse 4.11
La Confession de 1689, après avoir affirmé l’indépendance (aséité) de Dieu par rapport à toute chose, déclare la dépendance de toutes choses envers Dieu : « Il est la seule source de tout être, de qui, par qui et pour qui toutes choses existent. » Dieu seul se suffit à lui-même, tandis que tout le reste n’est pas autosuffisant ni autoexistant. Dieu est incréé, tout le reste est créé ; Dieu n’a besoin de rien, mais tout le reste a besoin de Dieu. Dieu manifeste son amour envers la création en prenant soin d’elle sans avoir besoin d’elle ; tandis que la création manifeste son amour envers son Créateur en dépendant de lui et en se soumettant à lui. Ce rapport entre Dieu et la création est affirmé avec force dans la Bible (Rm 11.34-36) :
34 Qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller? 35 Qui lui a donné le premier, pour qu’il ait à recevoir en retour? 36 C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. À lui la gloire dans tous les siècles! Amen!
Ces versets affirment premièrement l’aséité de Dieu : il ne dépend de rien et il ne doit rien, pourtant il donne tout. Ensuite l’Écriture déclare la dépendance de toutes choses envers Dieu : « de lui, par lui et pour lui… » Dieu est la source de tout ce qui existe, il est l’agent par qui tout fonctionne et il est la raison pour laquelle tout ce qui existe existe. Conséquemment, tout lui doit gloire et adoration pour toujours.
C’est exactement l’ordre qui nous est présenté au paragraphe 2. Après avoir affirmé que Dieu est la seule source de tout être, elle ajoute : « Il possède une souveraineté absolue sur toutes les créatures, pour accomplir par elles, pour elles, et sur elles tout ce qu’il lui plaît. » La confession passe de l’indépendance de Dieu à la dépendance des créatures et à la souveraineté absolue de Dieu sur tout ce qui existe. Ce troisième élément (la souveraineté de Dieu), et ce qui s’ensuit entre directement en conflit avec les prétentions de l’homme à être le seul propriétaire de sa vie. La domination que Dieu exerce sur sa création n’est pas quelque chose qui lui est donné, ni même quelque chose qu’il prend ; mais elle vient directement et nécessairement de l’indépendance de Dieu et de la dépendance de tout le reste. Elle est l’état inéluctable d’un Dieu indépendant en relation avec une création dépendante. L’homme a beau avoir des prétentions d’indépendance et il a beau clamer son autonomie, il se trompe lui-même : il doit tout à Dieu et Dieu a tous les droits sur lui. La confession en appelle au roi Nebucadnetsar et à l’expérience dramatique qu’il a vécue entre les mains du Tout-Puissant pour prouver bibliquement cette affirmation (Dn 4.25, 34-35) :
25 On te chassera du milieu des hommes, tu auras ta demeure avec les bêtes des champs, et l’on te donnera comme aux boeufs de l’herbe à manger ; tu seras trempé de la rosée du ciel, et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plaît. (…) 34 Après le temps marqué, moi, Nebucadnetsar, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint. J’ai béni le Très-Haut, j’ai loué et glorifié celui qui vit éternellement, celui dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. 35 Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant : il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu?
L’aséité de Dieu implique nécessairement sa souveraineté. Autrement dit, puisque Dieu ne doit rien à personne, il a tous les droits sur tout ce qui existe. Si Dieu n’avait pas tous les droits pour faire tout ce qu’il veut avec sa création, c’est qu’il serait débiteur. « De qui suis-je le débiteur? Je le paierai. Sous le ciel tout m’appartient » (Jb 41.2), déclare le Seigneur, l’Éternel. La confession s’empresse cependant d’ajouter : « Dans tous ses desseins, dans toutes ses œuvres, dans tous ses commandements, il est très saint. » Ce que Dieu fait et ce qu’il exige de nous peut parfois nous faire mal, cependant il ne fait ni n’exige le mal puisqu’il est saint (Jc 1.13 ; 1 Jn 1.5).
La confession fait un pas de plus en ajoutant : « Les anges et les hommes sont tenus de lui rendre l’adoration et le culte qu’ils lui doivent comme créatures à leur Créateur, et tout ce qui lui plaît d’exiger d’eux en plus. » Les hommes et les anges ne sont pas uniquement dans un statut ontologique de soumission alors que Dieu exerce sa souveraineté sur eux, mais ils doivent volontairement le servir et l’adorer. Autrement dit, qu’ils le veuillent ou non, qu’ils le réalisent ou non les hommes dépendent de Dieu ; cependant l’adoration et l’obéissance ne sont pas un statut, mais un acte de la volonté que les hommes et les anges doivent nécessairement à Dieu. L’adoration et l’obéissance lui sont dues à cause de la distinction Créateur/créature selon l’enseignement des Écritures (Ap 4.11) : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles ont été créées. »
En donnant gloire à Dieu, les créatures ne lui ajoutent rien, mais reconnaissent et confessent son être majestueux et glorieux. Refuser de l’adorer, de le servir et de l’aimer c’est se détruire soi-même et se ruiner loin de la beauté et de la gloire éternelle de Dieu. La rébellion envers Dieu est la mère de tous les péchés et de tous les maux.
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Description: Une série de théologie systématique à partir de la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 – Liste des questions étudiées
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Première publication le 13 mai 2015 @ 21 h 58 min