Réponse: Dieu n’est pas composé de parties, mais tout ce qui est en Dieu est Dieu ce qui fait de lui un Être absolu. ~ Hébreux 6.13
Dieu est-il absolu? Dieu pourrait-il être autre chose que ce qu’il est? Dieu est-il conditionnable de quelque façon? Pourrait-il changer ou être mu par quelque chose? Dieu dépend-t-il de quelque chose en dehors de lui-même pour être lui-même? La doctrine chrétienne classique sur Dieu affirme l’absoluité du Seigneur. Il est, comme le disait Anselme, Celui dont rien de plus grand ne peut être conçu. Il n’existe au-dessus de lui aucune norme, aucun être, rien qui puisse définir son essence. C’est ce que l’Écriture déclare à plusieurs endroits, dans Hébreux 6.13 par exemple : « Lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même. »
Dans ce texte, Dieu n’est pas simplement présenté comme étant le plus grand des êtres, mais comme étant absolu, c’est-à-dire comme Celui dont rien de plus grand ne peut être conçu et qui ne dépend de rien. Rien ne peut donc conditionner ni définir l’essence de Dieu en dehors de lui-même. L’auteur de l’épître poursuit en affirmant que si Dieu est bien Celui dont rien de plus grand ne peut être conçu, les croyants possèdent alors en lui le plus sûr fondement qui soit (Hé 6.17) : « C’est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immutabilité de sa résolution, intervint par un serment. »
L’absoluité de Dieu implique son immuabilité. Si Dieu est absolu, il ne peut donc changer, il ne peut s’améliorer ni se détériorer, il ne peut apprendre ni oublier ; il n’est d’aucune façon soumis à la contingence, bien qu’il soit immanent dans ses actes. En examinant l’impassibilité de Dieu, nous avons vu combien cette doctrine est essentielle pour comprendre le rapport entre la créature finie et temporelle et le Créateur infini et éternel. Maintenant l’immuabilité, l’impassibilité et l’absoluité de Dieu nécessitent la simplicité divine. Quel est le lien entre la simplicité et l’absoluité/immuabilité de Dieu? Sans la doctrine de la simplicité divine, l’absoluité, la transcendance, la souveraineté, l’éternité, l’immuabilité et l’impassibilité de Dieu sont compromises. Qu’est-ce donc que la simplicité de Dieu?
Notre confession affirme la simplicité divine lorsqu’elle déclare que Dieu est indivisible (sans parties dans l’original anglais). Lorsque nous entendons le mot « simplicité » nous pensons à quelque chose de facile à comprendre. Ce n’est pas le sens du mot lorsque nous parlons de la simplicité divine. En disant que Dieu n’est pas composé de parties, la confession affirme qu’il est simple, par opposition à complexe ou composé. Il existe deux catégories d’êtres : des êtres complexes formés de différentes parties non essentielles et un Être simple qui n’est pas formé de parties et dans lequel il n’y a rien qui n’appartienne pas en propre à son essence. Ceci est à la base de la distinction entre le créé et l’incréé. Les théologiens ont exprimé cette orthodoxie en disant : « Il n’y a rien en Dieu qui n’est pas Dieu. » Essayons de voir ce que cela signifie.
Un être humain est composé de différentes parties dont la somme fait de lui l’être qu’il est. L’homme est donc dépendant de ses parties pour être. Certaines parties peuvent lui manquer sans qu’il ne cesse d’être humain pour autant. Dieu est radicalement différent ; il n’est pas la somme ou l’équilibre de parties qui, mises ensemble, forment Dieu. S’il en était ainsi, Dieu ne serait plus absolu puisqu’il dépendrait de la somme d’ingrédients indépendants de lui pour pouvoir être ce qu’il est. Au contraire, il n’y a rien en Dieu qui ne soit pas Dieu. Par exemple, l’amour, que nous distinguons généralement comme une réalité qui n’est pas en soi divine, n’est pas possédé par Dieu comme une addition à son être comme chez l’homme qui le possède en tant que qualité. Dieu EST amour (1 Jn 4.16). Il en va ainsi pour tous ses attributs : Dieu n’a pas des attributs, il est ses attributs. L’essence divine n’est pas l’équilibre entre des attributs différents, mais Dieu est identique à ses attributs et tous ses attributs sont identiques entre eux parce qu’ils sont Dieu. Il n’y a pas de tension entre la justice et l’amour de Dieu ; nous les distinguons dans notre perspective parce qu’il nous est impossible de faire autrement, mais Dieu est parfaitement et simultanément amour et justice parce que Dieu est simplement (Ex 3.14).
La confession exprime cette doctrine en disant que Dieu est « incorporel, indivisible, impassible. » Le mot « indivisible » traduit l’anglais « without parts » ; littéralement : Dieu est sans parties. Cette expression indique l’adhérence au dogme historique de la simplicité divine. Dieu n’est pas composé de parties que l’on pourrait diviser, mais son essence est indivisible. Tous ses attributs appartiennent à son essence propre : Dieu n’a pas de l’amour, il est amour, Dieu n’a pas de la sainteté, il est saint, Dieu n’a pas l’existence, il est. Les attributs de Dieu ne sont pas des parties qui définissent Dieu, mais plutôt Dieu est ses attributs. L’amour, la sainteté, la liberté existent pour nous uniquement comme des réalités analogiques qui découlent de Dieu et non comme des réalités ontologiquement absolues. Autrement dit, l’amour, la sainteté, la liberté, etc. n’existent que parce que Dieu existe. Pour nous aider à comprendre, voici deux schémas qui illustrent ce que Dieu n’est pas (ces schémas proviennent de l’ouvrage de théologie systématique de Wayne Grudem).
Premièrement, Dieu n’est pas la somme de ses attributs, c’est-à-dire que Dieu n’est pas composé par des attributs qui s’équilibreraient mutuellement comme les parties d’un tout. Il ne faut pas envisager les attributs de Dieu comme des réalités auto-existantes que Dieu possèderait en plus grande quantité que l’homme.
Deuxièmement, il ne faut pas imaginer les attributs de Dieu comme s’ajoutant à son essence propre. Dieu n’a pas des attributs, il est ses attributs. La prochaine image illustre ce qu’est la simplicité de Dieu.
Le prisme est l’illustration classique que les théologiens ont employée pour expliquer la simplicité divine. Dieu en lui-même est une lumière pure et incréée dans laquelle tout est divin et identique à son essence, à laquelle rien ne peut-être ajouté, soustrait ou modifié. Il est cependant impossible pour l’homme de voir cette lumière ou de la comprendre à l’état pur ; c’est « une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir » (1 Tm 6.16). De l’autre côté du prisme, nous retrouvons la réalité créée dans laquelle Dieu se révèle et où il est perçu par ses créatures avec des attributs distincts. De notre perspective, Dieu semble avoir des parties et être complexe, mais rappelons-nous toujours que nous ne le percevons pas de manière pure puisque son essence ne peut être comprise que par lui seul. Nous connaissons Dieu seulement tel qu’il se rend perceptible à nous. La révélation de Dieu à l’homme est ajustée à notre finitude ; gardons-nous cependant d’imposer quelque finitude à Dieu lui-même comme s’il était contingent, changeant ou dépendant. La simplicité divine est la seule façon de maintenir intacte la distinction Créateur/créature.
Conclusion
Le point essentiel de la doctrine de la simplicité divine consiste à comprendre que la nature de Dieu n’est pas contingente ni dépendante d’aucune façon. Différents théismes modernes tentent de définir Dieu comme un être passible, soumis au changement, que l’homme peut atteindre et même contrôler. Ce que nous appelons le théisme ouvert est en réalité une conception idolâtre de Dieu où la divinité est définie par la chose créée (Rm 1.23, 25). Le propre de l’idolâtrie est de se faire un dieu soumis à la contingence, un dieu qui peut changer, un dieu qui a été modelé au cours de l’histoire par ses interactions avec l’homme et surtout un dieu sur lequel l’homme peut exercer un contrôle. Si l’essence de Dieu n’est pas définie en lui-même, nous avons affaire à un être qui n’est pas absolu, qui peut jurer par plus grand que lui, qui peut changer, s’améliorer, apprendre ; en somme, nous avons affaire à une idole.
Si nous errons quant à l’essence de Dieu, nous errerons assurément quant aux actes de Dieu. Autrement dit, la doctrine de l’être de Dieu est nécessaire pour comprendre et affirmer correctement les doctrines de la création, de la providence et de la rédemption et pour interpréter correctement la révélation biblique de Dieu.
Si nous voulons confesser le Dieu de la Bible, nous devons le confesser tel qu’il s’est révélé. Bien qu’il agisse de manière immanente, Dieu est transcendant dans son essence (2 S 7.22 ; Ps 145.3 ; Jr 32.18 ; Rm 11.33 ; 1 Tm 6.16 ; Jc 1.17). Il est Celui dont rien de plus grand ne peut être conçu. Cette absoluité doit être maintenue en affirmant la simplicité de son essence : Dieu n’a pas de parties autrement son essence ne serait pas infinie et serait donc conditionnable, améliorable et muable. Il n’y a rien en Dieu qui ne soit pas Dieu ; Dieu est amour, Dieu est saint, Dieu est éternel, Dieu est omniscient, Dieu est omnipotent, Dieu est. Et finalement, Dieu est tout cela en lui-même et de lui-même, il n’a pas besoin de rien pour être ce qu’il est et il ne devient rien qu’il n’est pas.
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Description: Une série de théologie systématique à partir de la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 – Liste des questions étudiées
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Première publication le 19 mars 2015 @ 0 h 04 min
Bonjour ………et merci pour tous ces enseignements
J’ai une question ……..peut-être bête ?
est ce que cela s’applique aussi à la Trinité ?
Merci
Dans quel sens veux-tu dire cela Agnès? Est-ce que la simplicité divine et tous les attributs s’appliquent à chaque personnes de la Trinité? La réponse est oui…
oui bien sûre ……………
On est d’accord ………
en voulant reformuler ma question ………..j’ai trouvé ma réponse .
Il n’y a RIEN en Dieu qui n’est pas Dieu !
Excuses moi ………et merci …….
ce n’est pas facile ……..mais cela aide à adorer Dieu de la bonne façon d’étudier tout ça …………de mettre des mots ……….
Merci infiniment de mettre toutes ces études à notre disposition .
Excellent! Merci chère soeur 🙂