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Question #113 – Qui est soumis à la discipline d’une Église?

Question: Qui est soumis à la discipline d’une Église?

Réponse: Tous ceux qui participent à la vie et la communion d’une Église sont sous sa discipline. ~ Matthieu 18.15-20

Lisez l’introduction à cette doctrine ici (et retrouvez les autres questions étudiées sur l’ecclésiologie)

 

Il n’est pas suffisant de définir la nature et la sphère d’autorité de l’Église locale, il faut également préciser son étendue. Qui exactement est sous l’autorité d’une Église locale? Sont-ce ses membres seulement? Son autorité s’étend-elle également aux non-membres qui se trouvent en son sein et aux visiteurs? Les deux prochains paragraphes nous aideront à délimiter l’étendue de la discipline d’une Église locale et son articulation concrète dans la vie courante d’une assemblée.

(Par. 12) Tous les croyants sont tenus de se rassembler dans des églises particulières, selon les occasions et dans les lieux qui leur sont accessibles. Ainsi, tous ceux qui ont part aux privilèges de la communion d’une église sont sujets à sa discipline et à son gouvernement, selon la loi du Christ.

Le paragraphe 12 commence par rappeler le devoir de chaque croyant d’appartenir à une assemblée (Hé 10.25). Il y a bien sûr des situations exceptionnelles qui empêchent certains croyants de se rassembler, c’est pourquoi la confession, face au devoir de rassemblement, ajoute cette concession : « selon les occasions et dans les lieux qui leur sont accessibles ». Il s’agit de cas d’exception, mais la volonté normale de Christ pour ses disciples est qu’ils soient sous la discipline ecclésiale.

Cette discipline est l’une des marques de la vraie Église. Sans elle l’Église est comparable à n’importe quelle réunion sociale où les adhérents n’ont pas d’obligations envers les autres participants. Faire partie de l’Église c’est beaucoup plus que de participer à un simple rassemblement ; c’est faire partie d’une communauté d’alliance soumise à la Parole de Dieu. L’Église doit donc tenir ses membres sous l’obéissance et la discipline de cette Parole et non se contenter seulement de la prêcher. L’Église, en plus de prêcher la Parole, doit donc appliquer la Parole. Bien sûr l’Église ne peut pas contraindre les gens dans l’obéissance par l’inquisition ou en distribuant des contraventions aux contrevenants, car l’Église n’a pas reçu le pouvoir de l’épée, mais le pouvoir des clés du royaume des cieux. Voici plutôt ce qu’elle doit faire pour maintenir la discipline de la Parole de Dieu en son sein :

6 Nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les instructions que vous avez reçues de nous. […] 14 Et si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous disons par cette lettre, notez-le, et n’ayez point de relations avec lui, afin qu’il éprouve de la honte. 15 Ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère. (2 Th 3.6, 14-15)

Qui est responsable d’appliquer ce pouvoir exactement? Certains chrétiens exercent par eux-mêmes la discipline comme s’il appartenait à chacun individuellement de déterminer qui est chrétien et qui ne l’est pas. L’Écriture enseigne plutôt qu’il s’agit d’une responsabilité et d’une autorité collectives et non individuelles. « Dis-le à l’Église » de Matthieu 18.17 montre bien qu’il s’agit d’une prérogative appartenant à l’Église réunie au nom du Seigneur qui agit formellement en tant qu’assemblée (cf. 1 Co 5.4-5 ; 2 Co 2.6).

Cela étant dit, envers qui une Église doit-elle appliquer l’autorité de la Parole de Dieu? Tous ceux qui se trouvent présents lors du rassemblement de l’Église ne font pas nécessairement partie de celle-ci d’après l’apôtre Paul puisque le culte ecclésial est public en étant ouvert aux simples auditeurs et aux non-croyants (1 Co 14.23-24). Ceux-ci sont bienvenus au sein de l’Église comme visiteurs et ne sont pas soumis à la discipline ecclésiale. Faut-il donc restreindre la discipline à ceux qui sont formellement membres? Cela impliquerait que des chrétiens pourraient se rassembler avec une Église sans jamais être soumis à l’autorité de cette dernière ; ce qui semble contraire à l’enseignement biblique. Voici comment la confession délimite l’autorité de l’Église : « tous ceux qui ont part aux privilèges de la communion d’une église sont sujets à sa discipline et à son gouvernement, selon la loi du Christ. »

Toute personne admise à la communion d’une Église est soumise à son autorité. Le mot communion peut avoir un sens large qui inclut tout bénéfice découlant de la vie de l’Église. Ici il faut cependant y voir le sens fort de son expression sacramentelle ; c’est-à-dire la communion au corps et au sang de Christ par la table du Seigneur (1 Co 10.16). Ainsi, tous ceux qui sont admis à la table de Christ sont sous l’autorité de son Église. Qu’en est-il des visiteurs chrétiens, sont-ils aussi sous la discipline de l’Église qu’ils visitent? Seuls les visiteurs qui appartiennent à d’autres Églises et leur sont soumis peuvent être admis à la table du Seigneur, mais tous ceux qui ne sont pas sous l’autorité d’une Église ne devraient pas l’être. Une assemblée, bien qu’elle puisse offrir la communion à des membres qui appartiennent à d’autres Églises, n’exerce sa discipline que sur les membres de sa propre congrégation. Cela est implicite dans le prochain paragraphe.

(Par. 13) Les membres d’église qui auront été offensés par le comportement à leur égard d’autres membres de la même communauté, et qui auront obéi aux instructions contenues dans les Écritures relatives à ces situations, ne doivent pas perturber la paix de l’église ni s’abstenir d’assister à ses rassemblements. Ils ne doivent pas non plus se priver de l’administration des ordonnances de l’église en raison des offenses qu’ils auront subies de la part de certains membres de la communauté. Il est de leur devoir de s’en remettre au Christ dans les décisions que l’église prendra dans ces circonstances.

Tous ceux qui fréquentent et qui communient régulièrement avec une assemblée sont sous son autorité même s’ils n’en sont pas officiellement membres. Communion et discipline vont de pair et s’exercent à l’intérieur de la même sphère. C’est pourquoi le processus disciplinaire prévu au paragraphe 13 applique les prescriptions de Matthieu 18.15-20 aux « membres de la même communauté ». Lorsqu’un croyant est offensé par un frère d’une autre assemblée et que la confrontation initiale échoue, c’est à cette autre Église qu’il faut s’adresser pour reprendre le fautif. Mais même si une Église n’a pas d’autorité sur une situation particulière, elle peut néanmoins prier, prodiguer des conseils et peut-être offrir une médiation pour aider à résoudre un conflit. Comme nous le verrons cependant en étudiant le paragraphe 15, certains cas disciplinaires dépassent les limites d’une Église locale et impliquent la participation de plusieurs assemblées.

Les situations où des offenses arrivent sont toujours désagréables et sont rarement simples. Mais puisqu’elles sont inévitables, il est important de savoir comment agir, et comment ne pas agir, quand elles surviennent. Le paragraphe 13 envisage une situation où les étapes commandées par Jésus en Matthieu 18 auront été suivies, ou seront en cours d’exécution, mais n’auront peut-être pas donné les résultats espérés. Ces circonstances peuvent devenir une tentation pour prendre les choses en main en se faisant justice ou encore pour délaisser son assemblée et ses ordonnances. Mais face aux faiblesses de l’Église locale et les déceptions causées par sa discipline imparfaite et souvent déficiente, la confession propose une autre voie : persévérer humblement en s’en remettant à Christ quoiqu’il arrive, ou n’arrive pas.

 

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