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En quoi consiste l’appel au ministère pastoral?

Question: En quoi consiste l’appel au ministère pastoral?

Réponse: Chaque Église appelle et ordonne ses propres ministres et ceux-ci sont consacrés au ministère de la Parole avec le soutien de l’Église et des auxiliaires qui les assistent. ~ Actes 14.23, 6.2-4

Lisez l’introduction à cette doctrine ici (et retrouvez les autres questions étudiées sur l’ecclésiologie)

 

Après avoir défini l’Église locale, ses membres et son autorité congrégationnelle, la confession s’intéresse spécifiquement au ministère pastoral en son sein. Comment les pasteurs sont-ils établis et en quoi consiste leur tâche? Nous répondrons à cette question à partir des paragraphes 9 à 11.

(Par. 9) Selon les instructions du Christ, la personne que le Saint-Esprit a préparée et qui a reçu des dons pour l’office d’évêque ou d’ancien dans l’église doit être choisie pour cette charge par le suffrage normal de l’église elle-même. Elle est solennellement mise à part par le jeûne et la prière, avec imposition des mains du conseil des anciens de l’église. Le diacre doit être choisi par un suffrage similaire, mis à part par la prière et également par imposition des mains.

Le principe du congrégationalisme ne signifie pas qu’une Église peut établir n’importe qui comme ministre. Jésus, étant Seigneur et Roi de son peuple, est celui qui donne des ministres à son Église (Ep 4.11-12). Christ détermine par sa Parole les ministères dans son royaume et ses ministres sont préparés et équipés par le Saint-Esprit pour la charge qui leur est confiée. Par quel moyen Jésus appelle-t-il ses serviteurs dans l’Église? Le paragraphe 9 discerne un processus biblique en deux étapes : l’élection et l’ordination.

Le point central de la confession ici n’est pas de décrire en détail ce processus, mais d’affirmer la prérogative de la congrégation dans l’établissement de ses officiers. Aucun ministre ne peut être imposé à une assemblée sans l’approbation de celle-ci. La confession s’appuie sur Actes 14.23 pour défendre l’idée que les anciens doivent être désignés par un vote de l’assemblée : « Ils firent nommer des anciens dans chaque Église, et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru. » Le verbe grec cheirotoneō signifie « voter à main levée » et contient cette idée de « suffrage normal de l’église » affirmé par la confession de foi.

La congrégation n’ordonne pas toute seule ses anciens et diacres, mais elle le fait conjointement avec le conseil des anciens existant qui doit approuver les personnes choisies par l’assemblée ; en l’absence d’officiers, une Église devrait demander l’aide d’une Église « complètement organisée ». C’est ce que nous voyons lorsque les premiers diacres furent élus et ordonnés (Ac 6.3, 5-6) et de même concernant les anciens (1 Tm 4.14, 5.22). Ainsi, le conseil des anciens ne peut pas établir un officier sans l’approbation de l’Église ni l’Église établir un officier sans l’approbation du conseil des anciens. Tout ce processus, depuis l’élection jusqu’à la mise à part avec imposition des mains, doit se faire avec solennité et être accompagné par le jeûne et la prière. Le paragraphe suivant décrit la charge des pasteurs qui ont été ainsi ordonnés.

(Par. 10) Le travail des pasteurs consiste à être constamment au service du Christ, dans ses églises, dans le ministère de la Parole et de la prière, ainsi qu’en veillant sur leur âme puisqu’ils doivent lui en rendre compte. Il incombe aux églises qu’ils servent, non seulement de leur donner tout le respect dû, mais également de partager avec eux leurs biens matériels, selon les capacités de chacun, de façon qu’ils puissent vivre normalement, sans avoir à se laisser entraîner dans des affaires séculières, et qu’ils soient en mesure d’exercer l’hospitalité envers les autres. C’est là une exigence de la nature et un commandement formel de notre Seigneur Jésus, qui a ordonné à ceux qui prêchent l’Évangile de vivre de celui-ci.

Le travail pastoral est cohérent avec la nature même de l’Église qui est appelée la colonne et l’appui de la vérité (1 Tm 3.15) puisqu’il s’agit avant tout du ministère de la Parole de Dieu. Celle-ci doit être observée, enseignée et appliquée par les anciens dans la prière en vue du salut et du bien des âmes qui ont été confiées à leurs soins. Puisqu’il s’agit d’une vocation et non d’une simple profession, les pasteurs sont constamment au service du Christ, dans ses églises, et non seulement quelques heures par semaine.

L’assemblée a une responsabilité envers ses anciens, tout d’abord en ayant pour eux de la déférence (Hé 13.17). La confession rappelle également le devoir d’une Église de soutenir matériellement ses ouvriers. Ce rappel était particulièrement important dans le contexte de persécution des ministres non-conformistes du 17e siècle qui non seulement étaient privés du soutien de l’État, mais étaient menacés par des amendes et des peines d’emprisonnement. Sans le soutien matériel des congrégations, l’exercice du ministère pastoral avec toutes les charges qui l’incombent aurait été impossible.

En se référant à 1 Timothée 5.17-18, la confession reconnaît implicitement que ce ne sont pas tous les anciens qui recevront un salaire ou une compensation du même ordre dans l’exercice du ministère pastoral. De plus, le paragraphe 10 fournit quelques principes utiles pour établir le soutien souhaitable pour un pasteur. Ce soutien doit être suffisant pour lui permettre de vivre normalement en se consacrant à son ministère sans avoir à s’inquiéter des affaires séculières (2 Tm 2.4). Il doit être assez abondant pour qu’il puisse être en mesure d’exercer l’hospitalité envers les autres comme cela lui est commandé (1 Tm 3.2). Cependant, l’Église doit donner selon ses capacités suivant une règle d’égalité et non s’exposer à la détresse pour soulager les autres (2 Co 8.13). Ces principes sont une exigence à la fois de la révélation générale et du Seigneur Jésus lui-même (Lc 10.7).

(Par. 11) Bien qu’il incombe aux évêques ou pasteurs des églises d’être diligents dans la prédication de la Parole, s’agissant de leur office, l’œuvre de prédication ne leur est pas confinée, de façon telle que d’autres, également doués et préparés dans ce but par le Saint-Esprit, comme aussi approuvés et appelés par l’église, ne puissent et ne doivent y vaquer.

Ce paragraphe répond à l’idée que la prédication est exclusivement réservée aux pasteurs dûment ordonnés comme c’est le cas dans certains milieux. Tout en confessant la doctrine biblique de l’office pastoral comme appel à la prédication, les baptistes ont affirmé la légitimité des prédicateurs non-ordonnés. Cela ne signifie pas pour autant que n’importe qui puisse prêcher comme si cette responsabilité était banale. C’est précisément parce que cette responsabilité est extrêmement exigeante et sérieuse que les prédicateurs ordonnés ont besoin de l’assistance d’auxiliaires pour remplir ce ministère sacré.

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