Question: En quoi consiste l’autorité d’une Église et de ses officiers?
Réponse: Chaque Église possède la pleine autorité de son gouvernement en appliquant la Parole de Christ. Lorsqu’une Église est complètement organisée, elle établit des officiers pour la diriger. ~ Matthieu 18.18
Lisez l’introduction à cette doctrine ici (et retrouvez les autres questions étudiées sur l’ecclésiologie)
Lorsque Christ appelle et établit une Église locale, il lui donne un pouvoir afin qu’elle puisse se gouverner. Les deux prochains paragraphes présentent les deux éléments qui constituent le gouvernement complet d’une Église : la congrégation elle-même et ses officiers.
(Par. 7) À chacune de ces églises ainsi rassemblées, selon sa pensée exprimée dans sa Parole, le Seigneur a donné tout pouvoir et toute autorité qui sont en quelque manière nécessaires pour mettre à exécution l’ordre dans le culte et la discipline, qu’il a institués pour qu’ils soient observés. Dans ce but, il a pourvu l’Église de commandements et de règles qui lui permettent d’exercer dûment ce pouvoir.
La confession de foi ose déclarer que le gouvernement d’Église n’est pas une question de préférence ou de tradition ecclésiologique, mais qu’il s’agit de se soumettre à la pensée du Seigneur exprimée dans sa Parole. Il nous faut donc avoir le plus grand respect pour l’Église locale qui doit se traduire par la recherche sincère des principes bibliques pour la gouverner. L’Église ne doit pas être dirigée par le pragmatisme ou par des principes propres « aux sociétés humaines » (à l’exception des éléments circonstanciels qui sont visés par la confession de foi en 1.6).
La confession affirme que chaque Église a reçu de Christ « tout pouvoir et toute autorité qui sont en quelque manière nécessaires pour mettre à exécution l’ordre dans le culte et la discipline ». Par cette affirmation, elle met de l’avant la conception congrégationaliste du gouvernement de l’Église. Christ a placé chaque Église directement sous son autorité pour être gouvernée par sa Parole. Une Église locale n’est pas sous une hiérarchie d’Églises ou de ministres, elle n’est pas sous l’autorité d’une structure synodale ou nationale bien qu’elle puisse collaborer avec de telles structures comme nous le verrons aux paragraphes 14 et 15.
L’autorité qui est confiée à l’Église est appelée le pouvoir des clés du royaume des cieux (cf. Mt 16.19, 18.18). Ce pouvoir n’autorise pas une Église à faire n’importe quoi en lui garantissant que ses actions et décisions sur terre seront ratifiées au ciel. Les clés du royaume des cieux sont le pouvoir apostolique par lequel l’Église a été fondée sur la terre. Les apôtres ont été mandatés par le Seigneur pour parler en son nom et déclarer publiquement l’Évangile par lequel les hommes sont sauvés ou perdus selon qu’ils l’accueillent ou le rejettent (cf. Lc 11.52 ; Jn 20.21-23 ; Ep 2.20). Il s’agit d’un pouvoir déclaratif, ratifié par Dieu lui-même (Ac 5.1-11).
L’autorité apostolique n’a pas été transférée à l’Église après le départ des apôtres, mais elle fut consignée dans les écrits apostoliques (2 P 1.15, 19-21 ; Jd 3 ; Ap 22.18-19). Le rôle d’une Église consiste à appliquer cette autorité en gardant la Parole de Christ et ce faisant elle exerce le pouvoir des clés du royaume avec la puissance même de Christ (Mt 18.20, 28.20). Chaque Église est non seulement autorisée, mais obligée par le Seigneur de mettre en ordre tout ce qui est nécessaire à son gouvernement et à sa marche (Mt 18.17-18 ; 1 Co 5.4-5, 13 ; 2 Co 2.6-8).
Après avoir établi ces principes généraux concernant l’autorité de l’Église, la confession enchaîne avec les officiers de l’Église qui sont les ministres délégués pour assurer la bonne gouvernance de l’Église.
(Par. 8) Une église particulière, rassemblée et complètement organisée selon la pensée du Christ, comprend des officiers et des membres. Les dirigeants nommés par le Christ sont choisis et désignés par l’église (appelée et rassemblée), pour l’administration des ordonnances et la mise à exécution du pouvoir ou du devoir qu’il leur confie et auxquels il les a appelés. Ceux-là doivent demeurer jusqu’à la fin du monde. Ces officiers sont les évêques ou anciens ainsi que les diacres.
Dès que deux ou trois disciples s’assemblent au nom du Seigneur (Mt 18.20), une Église est amorcée. Elle n’est pas pourtant « complètement organisée selon la pensée du Christ » à ce stade embryonnaire. Pour être complète, l’Église locale doit avoir « des officiers et des membres ». Implicitement, une Église sans officiers ou avec un seul officier est incomplète. Cela ne signifie pas qu’elle n’est pas une Église ou qu’elle n’a pas une pleine autorité. Même au stade le plus élémentaire, une assemblée est une Église dans son essence même, mais avant d’avoir une pluralité d’anciens et de diacres, il manque quelque chose au bon fonctionnement de son gouvernement.
Ainsi, les officiers d’une Église lui sont donnés par Christ (Ep 4.11 ; Ac 20.28), mais sont reconnus et établis par la congrégation elle-même (Ac 6.3, 14.23). Les officiers sont appelés « les dirigeants » et sont établis pour gouverner l’Église. Quelle est donc la relation entre le pouvoir des officiers et celui de la congrégation? Il ne s’agit pas de deux pouvoirs distincts, mais de l’autorité propre de l’Église qui est administrée par les officiers qui en sont les représentants. Christ confie son pouvoir à l’Église qui le confie à ses ministres. Leur rôle est de diriger l’assemblée dans « l’administration des ordonnances et la mise à exécution du pouvoir ». Les dirigeants n’exécutent pas seuls l’autorité, mais conduisent la congrégation dans l’exécution de son pouvoir. Bien qu’ils la dirigent, les officiers sont soumis à l’Église qui est elle-même soumise à Christ par sa Parole.
Les offices, par lesquels la direction de l’Église est assurée, sont au nombre de deux : les anciens et les diacres. Bien que la direction de l’Église incombe d’une manière particulière aux anciens, les diacres leur sont associés dans l’exécution de cette charge (1 Tm 3.1-13). Une certaine autorité accompagne donc l’office diaconal qui est défini selon les mêmes critères que l’office d’ancien à l’exception du ministère de la Parole (Ac 6.2 ; 1 Tm 3.2). Les prochains paragraphes présentent ces offices avec plus de précisions, en particulier l’office pastoral.
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