L’Église universelle est-elle faillible ou infaillible?

Question: L’Église universelle est-elle faillible ou infaillible?

Réponse: Aucune Église particulière n’est infaillible, mais Christ gardera infailliblement son Église sur terre jusqu’à la fin du monde. ~ Matthieu 16.18

Lisez l’introduction à cette doctrine ici (et retrouvez les autres questions étudiées sur l’ecclésiologie)

L’infaillibilité qui est en vue dans cette question ne concerne pas la capacité pour l’Église à interpréter infailliblement l’Écriture, mais plutôt à persévérer dans la foi sans jamais faillir. Cela signifie-t-il qu’une assemblée qui appartient vraiment à Christ demeurera fidèle jusqu’à la fin? Dans cette étude, nous examinerons la relation entre la vraie Église de Christ qui est infaillible et les Églises fidèles dans le monde qui sont pourtant imparfaites.

(Par. 3) Les églises les plus pures ici-bas sont sujettes au mélange et à l’erreur ; et quelques-unes ont tant dégénéré qu’elles ne sont plus des églises du Christ, mais des synagogues de Satan. Néanmoins, Christ a toujours eu et il aura toujours, jusqu’à la fin du monde, un royaume dans ce monde, composé de ceux qui croient en lui, et font profession de son nom.

Dans la dernière étude, nous avons déclaré que l’Église universelle de Christ est invisible parce qu’elle est l’œuvre du Saint-Esprit et que, conséquemment, elle n’appartient à aucune dénomination particulière. De plus, nous avons affirmé que cette Église est rendue visible au travers des saints qui se réunissent en assemblées fidèles de croyants. Comment pouvons-nous savoir qu’une congrégation particulière est une manifestation visible de la véritable Église de Christ? Autrement dit, comment pouvons-nous reconnaître et identifier la vraie Église de Christ sur terre?

Le paragraphe 3 commence par une concession en rappelant que les « églises les plus pures ici-bas sont sujettes au mélange et à l’erreur ». L’imperfection d’une Église locale varie d’une Église à l’autre et vient de deux facteurs : le mélange entre les brebis et les boucs et l’erreur doctrinale. Il est normal que de faux croyants se retrouvent au milieu d’une assemblée (1 Jn 2.19) et qu’on y rencontre aussi un certain nombre de croyances erronées (1 Co 15.12). Ce mélange et ces erreurs entraîneront nécessairement du désordre dans une Église locale (1 Co 1.11, 5.1, 6.6, 11.17-19). Il peut même arriver qu’une Église ou un groupe d’Églises dégénèrent tant qu’on ne puisse plus y voir la vraie Église de Christ, mais une synagogue de Satan (Ap 2.9).

Devant cette réalité, chaque congrégation doit prendre garde et utiliser les moyens de grâce pour se maintenir. L’avertissement suivant de Jésus est valable pour toutes les Églises : « Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. » (Ap 2.5). Le danger de l’apostasie devrait inciter chaque Église à marcher près du Seigneur en persévérant dans la ferveur spirituelle et la vérité biblique.

La confession s’empresse cependant d’affirmer l’infaillibilité du royaume de Christ. Si une Église particulière peut faillir, il ne s’ensuit pas que l’Église de Christ puisse faillir. Jésus déclare que « que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Mt 16.18). Cette promesse ne s’applique à aucune dénomination ou congrégation particulière, mais uniquement à l’Église universelle que Jésus bâtit par le Saint-Esprit. Mais puisque l’Église universelle doit toujours avoir une manifestation visible sur la terre, cela implique qu’il y aura toujours nécessairement des Églises fidèles à Christ dans le monde quoi que le diable ou le monde fassent.

Il est intéressant de noter que la confession parle ici de l’Église comme étant le royaume de Christ dans lequel elle inclut les saints de l’Ancienne Alliance par les textes-preuves qu’elle cite (Ps 72.17, 102.29 ; Ap 12.17). De même, l’apôtre Paul établit un parallèle entre le petit reste fidèle qui n’avait pas fléchi le genou devant Baal à l’époque du prophète Élie et de l’apostasie d’Israël et le reste élu selon la grâce de Dieu du temps présent (Rm 11.4-5). Le Seigneur a toujours eu et aura toujours un peuple fidèle sur la terre et celui-ci n’est pas identifiable par sa taille ou son influence, mais par sa fidélité et sa pureté.

Il est important de comprendre ces choses en théorie, mais il faut également être en mesure de reconnaître l’Église visible en pratique. La tradition réformée a identifié des marques qui permettent de reconnaître la pure Église de Christ. Bien entendu, ces marques peuvent être observées avec plus ou moins de cohérence dans de vraies Églises, mais elles ne peuvent pas être complètement absentes de celles-ci. Une vraie Église enseigne et professe l’Évangile biblique du salut par la grâce en Jésus-Christ seul (Ga 1.8). Deuxièmement, une vraie Église administre fidèlement les ordonnances du Seigneur et maintient la pureté de son culte (Mt 28.19-20 ; 1 Co 11.23-29). Finalement, pour que Christ soit présent au milieu d’une assemblée, celle-ci doit se soumettre à l’obéissance et à la discipline de son Seigneur (Mt 18.15-20).

Dans notre recherche de la vraie Église de Christ, nous devons éviter deux écueils qui sont à l’opposé l’un de l’autre et qui empêchent tous deux de reconnaître l’Église du Seigneur. Le premier écueil est le sectarisme qui consiste à rejeter comme étant fausses toutes les Églises différentes de la sienne. La deuxième erreur est l’universalisme qui embrasse toutes les Églises sans distinguer la vraie de la fausse. Les chrétiens sont appelés à exercer leur discernement envers eux-mêmes (2 Co 13.5) et envers les autres (1 Jn 4.1) afin de reconnaître qui appartient à Christ et qui ne lui appartient pas. Ils ne doivent suivre aucune Église ni aucun enseignant aveuglément, mais examiner toute chose à la lumière des Écritures (Ac 17.11). La fidélité à la Parole de Christ est le signe probant qui confirme l’authenticité des disciples (Jn 8.30-31 ; Lc 6.46).

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