- Chantez à l’Éternel un cantique nouveau! que toute la terre chante à l’Éternel!
- Chantez à l’Éternel, bénissez son nom, proclamez de jour en jour son salut!
- Racontez sa gloire parmi les nations, et ses merveilles parmi tous les peuples!
- Parce que l’Éternel est grand et très digne de louange, redoutable par-dessus tous les dieux ;
- car tous les dieux des peuples ne sont que des idoles, mais l’Éternel a fait les cieux.
- La splendeur et la magnificence sont devant lui, la puissance et la beauté dans son sanctuaire.
- Donnez à l’Éternel, familles des peuples, donnez à l’Éternel gloire et puissance.
- Donnez à l’Éternel la gloire de son nom, apportez une offrande et entrez dans ses parvis.
- Prosternez-vous devant l’Éternel avec une sainte parure, que toute la terre soit dans les tourments devant lui!
- Dites parmi les nations : L’Éternel règne! aussi le monde est ferme et ne chancellera point ; il jugera les peuples avec droiture.
- Que les cieux se réjouissent, que la terre soit dans l’allégresse, que la mer mugisse avec ce qu’elle renferme.
- Que la campagne s’égaie avec tout ce qui s’y trouve ; alors tous les arbres des forêts crieront de joie,
- devant l’Éternel, car il vient ; oui, il vient pour juger la terre ; il jugera le monde avec justice, et les peuples avec sa fidélité.
Il est fort probable que David composa ce psaume, comme le pensent Kimchi et plusieurs autres commentateurs, lorsque l’arche fut transportée de la maison d’Obed-Edom sur le mont de Sion (2 S 6.17) ; il se retrouve en effet, à de légères différences près, dans le cantique qui fut chanté à cette occasion et qui nous a été conservé dans les livres des Chroniques (1 Ch 16.23-33). D’après le titre qu’il porte dans la version des Septante, il aurait également été chanté lors de la construction du second temple, après le retour de Babylone. Par les sentiments et les espérances qu’il exprime, ce psaume s’applique à ces diverses circonstances, comme à toutes celles par lesquelles le royaume entre dans quelque nouvelle phase, par exemple aux progrès de l’œuvre des missions au milieu des gentils ; aussi il est du nombre de ceux qui sont particulièrement propres à être chantés ou médités dans les assemblées qui ont lieu pour l’avancement du règne de Dieu. Mais il ne trouvera son plein et entier accomplissement que lorsque Juifs et Gentils auront à se réjouir de l’arrivée de leur divin Roi, qui viendra du ciel porté sur les nuées. À l’occasion du verset 1, le rabbin Jarchi dit : Partout où il est parlé du cantique nouveau, il s’agit des jours du Messie. « C’est (dit Luther) une prophétie de l’extension par tout le monde du royaume de Jésus-Christ, où il n’y aura que joie et louange. »
L’invitation à louer l’Éternel est adressée dans la première strophe aux Israélites fidèles (1-6), dans la seconde aux croyants d’entre les Gentils (7-10), enfin dans la dernière aux créatures destituées d’intelligence dont la restauration doit accompagner celle de l’humanité. Comp. Rm 8.19-22. (11-13). Les idées se suivent dans le même ordre que dans les Ps 65 et 67.
Verset 1. Chantez à l’Éternel un cantique nouveau! que toute la terre chante à l’Éternel!
Sur cantique nouveau, voyez Ps 33.3, 40.2. L’un de ces cantiques nouveaux dont chaque développement de la grande œuvre de la rédemption devient l’occasion, se lit dans Ap 5.9-10.
Verset 2. Chantez à l’Éternel, bénissez son nom, proclamez de jour en jour son salut!
Le verbe qui commence le second hémistiche signifie proprement annoncer de bonnes nouvelles.
Verset 3. Racontez sa gloire parmi les nations, et ses merveilles parmi tous les peuples!
Sur la vocation d’Israël comme peuple missionnaire, voyez vol. I, p. 6.
Verset 4. Parce que l’Éternel est grand et très digne de louange, redoutable par-dessus tous les dieux ;
Reproduction de Ps 95.3.
Verset 5. car tous les dieux des peuples ne sont que des idoles, mais l’Éternel a fait les cieux.
Le mot que nous rendons par idoles, signifie primitivement néant, vanité. En hébreu il y a une paronomase qui fait ressortir le contraste entre les prétentions du paganisme et la réalité ; les elohim (dieux) des peuples sont des elilim (idoles). Comparez 1 Co 10.20.
Verset 6. La splendeur et la magnificence sont devant lui, la puissance et la beauté dans son sanctuaire.
Kimchi dit avec raison que dans ce passage le sanctuaire doit désigner le ciel. Comparez Ps 20.7. — Beauté, littéralement : ornement ou éclat.
Versets 7-8. Donnez à l’Éternel, familles des peuples, donnez à l’Éternel gloire et puissance. Donnez à l’Éternel la gloire de son nom, apportez une offrande et entrez dans ses parvis.
Le premier hémistiche fait probablement allusion à la promesse de Gn 12.3. — Donnez à l’Éternel, signifie : reconnaissez qu’elles lui appartiennent. Comparez Ap 5.12.
Verset 9. Prosternez-vous devant l’Éternel avec une sainte parure, que toute la terre soit dans les tourments devant lui!
Ce qu’il faut entendre par sainte parure a été expliqué à l’occasion de Ps 29.2. Nous devons nous présenter devant Dieu comme un peuple de sacrificateurs, couverts de vêtements blanchis dans le sang de l’Agneau. — Le verbe du second hémistiche est le même que dans Ps 55.5.
Verset 10. Dites parmi les nations : L’Éternel règne! aussi le monde est ferme et ne chancellera point ; il jugera les peuples avec droiture.
Reproduction de Ps 93.1.
Versets 11-12. Que les cieux se réjouissent, que la terre soit dans l’allégresse, que la mer mugisse avec ce qu’elle renferme. Que la campagne s’égaie avec tout ce qui s’y trouve; alors tous les arbres des forêts crieront de joie,
Plusieurs commentateurs ne voient dans les expressions de ce verset et du suivant que des images ; ainsi les peuples seraient représentés par la mer, les princes par les arbres, etc. ; mais il serait difficile de poursuivre cette explication jusqu’au bout, et il est plus simple de voir ici une prédiction de la participation de la nature au relèvement de l’humanité et aux triomphes du Roi de gloire. Voyez l’introduction au Ps 65. Comparez Es 11.6-8.
Verset 13. devant l’Éternel, car il vient ; oui, il vient pour juger la terre ; il jugera le monde avec justice, et les peuples avec sa fidélité.
« La répétition des mots il vient indique la joie que cette pensée donne au psalmiste » (Hengstenberg). Nous dirons aussi avec le disciple que Jésus aimait : « Viens Seigneur Jésus! » (Ap 22.20.)
Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 147-149