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Commentaire sur le Psaume 85

  1. Pour le Maître-Chantre. Pour les enfants de Coré. Psaume.
  2. Ô Éternel! tu as pris plaisir en ton pays, tu t’es tourné vers la captivité de Jacob ;
  3. tu as enlevé l’iniquité de ton peuple, couvert tous ses péchés. (Sélah.)
  4. Tu as retiré toute ton indignation, tu es revenu de l’ardeur de ta colère!
  1. Reviens à nous, ô Dieu de notre délivrance! et fais cesser ta fureur contre nous.
  2. Pourrais-tu être irrité contre nous éternellement, prolonger ta colère de génération en génération?
  3. Ne veux-tu pas, toi, revenir, nous faire revivre, afin que ton peuple se réjouisse en toi?
  4. Ô Éternel! fais-nous voir ton amour et accorde-nous ta délivrance!
  1. Je veux écouter ce que dira Dieu, l’Éternel : oui, il parlera de paix à son peuple, à ses adorateurs ;
  2. Certainement sa délivrance est près de ceux qui le craignent, en sorte que la gloire habitera en notre terre.
  3. L’amour et la vérité se sont rencontrés, la justice et la paix se sont embrassées ;
  4. la vérité germera de la terre, et la justice regardera des cieux.
  5. L’Éternel aussi donnera les biens, notre terre donnera son fruit.
  6. La justice marchera devant Lui et cheminera sur ses pas.

Plusieurs commentateurs modernes disent que ce Psaume fut composé après le retour de Babylone, à une époque où la restauration du peuple était commencée, mais encore fort incomplète. Quant à nous, l’attribuant à David comme tout le recueil, nous croyons que les anciens commentateurs avaient raison en le considérant comme une prière prophétique qui pouvait s’appliquer à différentes époques de l’histoire d’Israël, dans lesquelles, après quelque grande délivrance, le peuple se voyait de nouveau menacé et frappé. Sans contredit, les temps qui suivirent le retour de Babylone furent une de ces époques ; mais nous pouvons appliquer ce Psaume à d’autres époques, ainsi à la venue du Messie (aussi est-il un de ceux qui se lisent le jour de Noël dans l’Église anglicane), à l’état actuel du peuple juif et aux diverses phases de sa restauration future, enfin au développement spirituel de chaque enfant de Dieu. En somme ce Psaume appartient au même groupe que les Ps 44, 74, 79, 83. C’est avec raison que Delitzsch fait remarquer qu’il a également du rapport avec la seconde partie (chap. 40-66) d’Esaïe.

La première partie de la prière rappelle les délivrances déjà accomplies (2-4) ; la seconde en implore une nouvelle (5-8) ; la troisième strophe donne la réponse de Dieu à la requête du psalmiste, et renferme de consolantes et magnifiques promesses (9-14).

Verset 1. Pour le Maître-Chantre. Pour les enfants de Coré. Psaume.

Pour les enfants de Coré, voyez Ps 42.

Verset 2. Ô Éternel! tu as pris plaisir en ton pays, tu t’es tourné vers la captivité de Jacob ;

Le verbe hébreu (ratsa) qui se trouve dans le premier hémistiche pourrait aussi se traduire par faire grâce. Nous l’avons déjà vu dans Ps 44.4. — Le pays de Canaan était d’une façon particulière le pays de l’Éternel ; comp. Jr 2.7. — Les expressions du second hémistiche ont été expliquées à l’occasion de Ps 14.7.

Verset 3. tu as enlevé l’iniquité de ton peuple, couvert tous ses péchés. (Sélah.)

Ce verset dit au sujet des péchés du peuple ce que le psalmiste dit des siens propres dans les premiers versets du Ps 32.

Verset 4. Tu as retiré toute ton indignation, tu es revenu de l’ardeur de ta colère!

« Il faut toujours remonter à la cause de nos maux, qui est la colère de Dieu » (Calvin).

Verset 5. Reviens à nous, ô Dieu de notre délivrance! et fais cesser ta fureur contre nous.

Le commencement de ce verset peut aussi se traduire : Rétablis-nous. Notre traduction est celle des rabbins et d’Hengstenberg. L’expression reviens a été appliquée à l’occasion de Ps 6.5.

Verset 6. Pourrais-tu être irrité contre nous éternellement, prolonger ta colère de génération en génération?

Le psalmiste trouve un motif d’espérance dans la pensée qu’une colère indéfiniment prolongée ne saurait s’accorder avec le caractère de Dieu et les déclarations de sa Parole. Comp. Ex 34.6-7.

Versets 7-8. Ne veux-tu pas, toi, revenir, nous faire revivre, afin que ton peuple se réjouisse en toi? Ô Éternel! fais-nous voir ton amour et accorde-nous ta délivrance!

« C’est à la bonté de Dieu que nous devons faire appel et non point à nos mérites » (Calvin).

Verset 9. Je veux écouter ce que dira Dieu, l’Éternel : oui, il parlera de paix à son peuple, à ses adorateurs ; mais qu’ils ne retournent pas à la folie!

Le psalmiste cherche dans les perfections de Dieu, dans ses promesses et dans les enseignements de son Esprit une réponse à sa prière. Cette réponse se trouve être favorable et forme le sujet des versets suivants. — L’expression paix doit être prise dans toute son étendue, elle renferme la réconciliation avec Dieu et tous les biens qui en découlent, notamment la paix, la sécurité. Comp. Rm 5.1. — Ce verset se termine par un avertissement. Le pardon de Dieu doit nous porter, non pas à persévérer dans le péché, mais à l’abandonner. Comp. Rm 6.1-3. « Les châtiments seront répétés aussi longtemps que leur but ne sera pas atteint » (Calvin). — Ce qu’est la folie a été expliqué à l’occasion de Ps 14.1.

Verset 10. Certainement sa délivrance est près de ceux qui le craignent, en sorte que la gloire habitera en notre terre.

Il y a des commentateurs qui croient que la gloire devait désigner spécialement l’arche de l’alliance ; mais le psalmiste avait sans doute en vue l’ensemble des signes et des actes par lesquels Dieu manifeste sa présence au milieu de son peuple. Cette promesse ne sera entièrement réalisée que sur la nouvelle terre où la justice habitera. 2 Pi 3.13.

Verset 11. L’amour et la vérité se sont rencontrés, la justice et la paix se sont embrassées ;

Hupfeld et d’autres voient dans l’amour, la vérité, etc., les vertus qui doivent régner chez le peuple restauré et régénéré, mais cette idée se rattache moins bien au contexte que l’explication d’après laquelle il s’agit de perfections de Dieu qui doivent concourir à cette œuvre de restauration. — L’action commune de l’amour de Dieu et de sa vérité (fidélité à ses promesses) est également indiquée dans Ps 25.10. Voyez encore Jn 1.17. — La justice de Dieu se montre par des actes de sévérité, la paix (ici il s’agit de la disposition de Dieu à pardonner, à se laisser apaiser) par des actes de miséricorde. Ces perfections, en apparence contraires, se concilient néanmoins en réalité, dans la manière dont Dieu gouverne les peuples aussi bien que les individus ; c’est sur le Calvaire qu’elles se sont embrassées de la manière la plus complète et la plus admirable. « C’est en Christ que ces attributs divins, séparés depuis la chute d’Adam, ont pu être réunis » (Horne).

Verset 12. la vérité germera de la terre, et la justice regardera des cieux.

Il s’agit probablement des effets de la fidélité de Dieu et de sa justice. Du ciel, où Dieu a établi son trône, ces perfections se manifestent sur la terre de diverses manières, par la fertilité du sol, le maintien de la paix, etc.

Verset 13. L’Éternel aussi donnera les biens, notre terre donnera son fruit.

En hébreu, le dernier mot du premier hémistiche est au singulier ; il doit représenter la totalité des choses désirables pour le peuple aimé de Dieu.

Verset 14. La justice marchera devant Lui et cheminera sur ses pas.

Partout où Dieu est, sa justice l’accompagne et ne peut manquer de se manifester. Le second hémistiche est difficile par sa concision ; en hébreu il n’y a que ces mots : mettra pour chemin ses pas ; la traduction que nous offrons d’après Hupfeld et Delitzsch est celle qui donne le meilleur parallélisme avec l’hémistiche précédent. D’autres rapportent le verbe à Dieu, ce qui donne ce sens : Dieu marchera accomplissant son œuvre sans que rien l’arrête.

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 99-102

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