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Commentaire sur le Psaume 70

  1. Pour le Maître-Chantre. Pour David. Pour faire souvenir.
  1. Ô Dieu! pour me délivrer, ô Éternel, pour m’aider, accours!
  2. Qu’ils soient confus et qu’ils rougissent, ceux qui cherchent ma vie ; qu’ils reculent, couverts d’ignominie, ceux qui désirent mon malheur!
  3. Qu’ils fassent retraite par l’effet de leur honte ceux qui disent : Joie, joie!
  4. Qu’ils trouvent leurs délices et leur joie en toi, tous ceux qui te cherchent ; qu’ils disent continuellement : Dieu est grand! ceux qui aiment ta délivrance.
  5. Je suis affligé et indigent : ô Dieu! accours vers moi! tu es mon aide et mon libérateur, Toi! Ô Éternel! ne tarde point!

Ce Psaume est, à de légères différences près, la répétition des cinq derniers versets du Ps 40. Les commentateurs pensent généralement que cette répétition n’est pas accidentelle, mais que le psalmiste lui-même a voulu reproduire, sous une forme un peu différente, la dernière partie du Ps 40, dans le but d’approprier à l’usage général des fidèles une prière composée d’abord en vue d’une situation particulière. C’est bien ainsi que nous nous rendons compte de la réapparition dans le Psautier de ce fragment d’un autre Psaume. En expliquant le Ps 40, nous avons vu qu’il se compose de deux strophes, dont la seconde renferme une prière du Messie humilié et souffrant. Or, on peut supposer que David, en plaçant cette prière une seconde fois dans le recueil de ses cantiques, a eu l’intention d’inviter en quelque sorte les Israélites pieux à se servir pour leur propre usage d’une prière primitivement destinée à exprimer les besoins et la foi du Messie qu’ils attendaient. Il voulait peut-être par là leur faire pressentir l’unité qui devait exister entre Jésus-Christ et tous les membres de son corps[1]. Ainsi compris, ce Psaume pourra nous donner beaucoup d’édification, surtout dans les temps d’épreuve. Rien n’est plus propre, en effet, à adoucir nos souffrances et à les sanctifier que la pensée de la communion plus étroite que ces souffrances établissent entre nous et notre divin Chef, pensée qui faisait dire à St-Paul : « J’achève de souffrir les afflictions de Christ pour son corps qui est l’Église. » Col 1.24. — Le Ps 69 ayant, comme nous l’avons vu, de très grands rapports avec le Ps 40, il est naturel que notre Psaume, qui faisait primitivement partie de ce dernier, ait été placé dans le Psautier immédiatement à côté du Ps 69.

Le titre renferme les mots : pour faire souvenir, qui ont été expliqués à l’occasion du titre du Ps 38.

Pour l’explication de ce Psaume, nous renvoyons le lecteur à celle des versets 14-18 du Ps 40. Les divergences entre les deux Psaumes ne sont pas assez importantes pour que nous entrions dans les détails de chaque verset. Voici les principales. On remarquera que dans notre Psaume le nom de Dieu (Elohim) revient plus souvent que le nom d’Éternel (Jehova), tandis que c’est l’inverse dans les versets correspondants du Ps 40. La différence entre ces deux noms de Dieu a été expliquée dans l’introduction du Ps 19. On peut penser que le psalmiste aura préféré ici celui des noms de Dieu qui exprime le mieux l’idée générale de la divinité, parce qu’il voulait transformer la fin du Ps 40 en une prière à l’usage de tous les fidèles. Quelques autres différences ne changent rien au sens ; ainsi, au verset 3, l’omission du mot ensemble qui se trouve dans Ps 40.15 ; la substitution de l’expression faire retraite (verset 4) à celle : être frappé de stupeur (Ps 40.16) ; enfin la substitution des mots : ô Dieu, accours vers moi! (verset 6) à ceux qui forment le second hémistiche du verset 18 dans le Ps 40.

Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes, p. 463-465


[1] La version syriaque indique comme sujet de ce Psaume : Prière de Jésus-Christ et des justes.

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