- Fais-moi justice, ô Dieu, et soutiens ma cause, contre la nation qui n’est pas pieuse! Délivre-moi de l’homme trompeur et injuste.
- Car toi tu es mon Dieu, ma forteresse. Pourquoi m’as-tu rejeté? pourquoi dois-je marcher en habits de deuil, sous le joug de l’ennemi?
- Envoie ta lumière et ta vérité, afin qu’elles me conduisent et m’amènent à la montagne sainte et dans tes demeures!
- Alors j’irai vers l’autel de Dieu, vers Dieu qui cause ma joie et mon allégresse, et je te célébrerai avec la guitare, ô Dieu! mon Dieu!
- Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme, et gémis-tu en moi? Attends-toi à Dieu, car je le célébrerai encore, les délivrances de ma face et mon Dieu.
Ce Paume a de très grands rapports avec le précédent et fut probablement composé dans les mêmes circonstances. Le verset 2 ressemble beaucoup à Ps 42.10 et le verset 5 n’est que la répétition des vv. 6,12 du même Psaume. Aussi quelques auteurs le considèrent comme faisant encore partie du Ps 42, d’autant plus qu’il est dépourvu de titre. Cependant il forme dans l’original un morceau distinct et comme on y trouve moins d’allusions à la situation particulière du psalmiste, on peut supposer qu’il fut composé en vue des besoins généraux des fidèles affligés.
Verset 1. Fais-moi justice, ô Dieu, et soutiens ma cause, contre la nation qui n’est pas pieuse! Délivre-moi de l’homme trompeur et injuste.
Sur l’expression « Fais-moi justice » voyez Ps 35.1. — L’homme trompeur, dont le psalmiste demande à être délivré, est probablement Ahitophel ou Absalom. — Il ne s’agit sans doute pas d’une nation étrangère, mais de la portion impie et rebelle du peuple d’Israël (Comp. Ps 12.1). — Le mot hébreu (kasid) que nous rendons ici par pieuse se trouve expliqué à l’occasion de Ps 4.4.
Verset 2. Car toi tu es mon Dieu, ma forteresse. Pourquoi m’as-tu rejeté? pourquoi dois-je marcher en habits de deuil, sous le joug de l’ennemi?
Comp. Ps 27.1. Le psalmiste appelle Dieu sa forteresse, et ainsi il se fortifie contre la tentation par le souvenir des délivrances précédentes. Il y a dans l’original : Tu es le Dieu de ma forteresse. — Le verbe hébreu (zanak) que nous traduisons par rejeter a une grande énergie, il signifie proprement prendre en dégoût une chose ou une personne.
Verset 3. Envoie ta lumière et ta vérité, afin qu’elles me conduisent et m’amènent à la montagne sainte et dans tes demeures!
La lumière de Dieu c’est sa faveur, les témoignages de son amour ; quand on en est privé, le ciel semble être pour nous couvert de nuages (Comp. Ps 4.7, 36.10). — Le psalmiste parle aussi de la vérité de Dieu, parce que c’est sur ses promesses que repose son espoir d’être délivré. Selon St-Augustin c’est Jésus-Christ lui-même que le psalmiste a en vue quand il parle de la lumière et de la vérité de Dieu. Nous avons dit à l’occasion de Ps 36.10 que cette explication nous paraît admissible. — La sainte montagne (Comp. Ps 2.6). — La demeure de Dieu c’est le tabernacle ; le mot est au pluriel probablement par allusion aux différentes parties du sanctuaire.
Verset 4. Alors j’irai vers l’autel de Dieu, vers Dieu qui cause ma joie et mon allégresse, et je te célébrerai avec la guitare, ô Dieu! mon Dieu!
Le psalmiste annonce qu’il offrira un sacrifice d’actions de grâces lorsqu’il aura obtenu la délivrance qu’il espère. « Ce Psaume, dit Rieger, nous montre comment le cœur sort peu à peu de l’angoisse et comment la prière du fidèle devient de plus en plus ferme et joyeuse. » « Le prophète royal annonce que lorsqu’il sera rétabli sur son trône, il s’approchera de l’autel avec un sacrifice d’actions de grâces. De même le chrétien prévoit le jour où ses épreuves seront terminées, où tous les fidèles seront faits sacrificateurs et rois, et où ils joindront leurs voix à celles des anges dans le sanctuaire céleste » (Horne).
Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes, p. 300-302
Amen Amen Amen .Sois béni grandement mon frère Pascal .