- Psaume pour David. L’Éternel est mon berger ; je ne manquerai de rien.
- Il me fait camper dans de verts pâturages, il me mène auprès des eaux du repos ;
- il restaure mon âme, il me conduit dans des sentiers droits, à cause de son nom.
- Même quand je cheminerai dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton, c’est là ce qui me console.
- Tu dresses devant moi une table, en présence de mes adversaires ; tu oins d’huile ma tête et ma coupe est comble.
- Il n’y aura que biens et gratuites à mes côtés, tous les jours de ma vie, et mon habitation sera dans la maison de l’Éternel, pendant des jours prolongés!
Ce Psaume est de ceux qui ne demandent pas beaucoup d’explications et qui se comprennent essentiellement par l’expérience, par le cœur. Il est inutile de nous arrêter aux diverses conjectures que l’on a faites sur l’époque de sa vie à laquelle David a pu le composer. Il nous paraît vraisemblable que c’est à un âge assez avancé et qu’il a voulu résumer dans cet admirable cantique les expériences qu’il avait faites de la puissance et de la bonté de son Dieu dans le cours de sa vie agitée. — Ce Psaume est très propre à fortifier notre foi en cette Providence dont les soins paternels ne cessent de nous environner ; mais notre pensée ne doit pas s’arrêter aux bienfaits que nous recevons pour la vie présente, elle doit se porter aussi sur les dispensations merveilleuses de la grâce divine et très particulièrement sur ce puissant et miséricordieux Sauveur en la personne duquel Dieu s’est manifesté à nous comme le bon berger et qui, dans plusieurs passages, nous est représenté sous cette image si douce et si consolante, Jn 10.11-30 ; Lc 15.3-10 ; Hé 13.20 ; Ap 7.17.
Ce Psaume est trop court et trop bien lié dans toutes ses parties pour que nous puissions y distinguer des strophes.
Verset 1. Psaume pour David. L’Éternel est mon berger ; je ne manquerai de rien.
L’Éternel est mon berger. Il est probable que le psalmiste a pu être conduit à l’emploi de cette image par les souvenirs de sa jeunesse (1 S 16.11, 17.15 ; Ps.78.70-71), mais le nom de berger avait déjà été donné à Dieu par le Saint-Esprit (Gn 48.15) et depuis l’époque de David nous le trouvons plus d’une fois dans nos saints livres. Es 40.11 ; Ez 34.13 ; Mi 7.14. Calvin fait remarquer que, pour pouvoir apprécier la force et la beauté de cette image, il faut que, de notre côté, nous sentions profondément notre faiblesse, notre ignorance, notre misère, et que nous nous laissions conduire avec confiance et docilité. « Mes brebis entendent ma voix et je les connais et elles me suivent. » Jn 10.27. — « La brebis a l’habitude de se tenir attachée à son berger, elle se confie à sa protection, elle le suit partout et pourvu qu’elle puisse être près de lui, elle ne se met en souci de rien » (Luther). — Quand David s’écriait : « Il ne me manque rien, » sa pensée ne s’arrêtait sans doute pas aux choses nécessaires pour la vie présente, comme la nourriture, le vêtement, la santé ; elle embrassait aussi les biens spirituels qui seuls peuvent satisfaire les besoins infinis de l’âme humaine. Si quelquefois il nous semble qu’il nous manque quelque chose, c’est que nous désirons des choses qui ne nous sont pas réellement nécessaires ou que nous ne savons pas attendre avec assez de patience l’exaucement de nos prières.
Verset 2. Il me fait camper dans de verts pâturages, il me mène auprès des eaux du repos ;
Le psalmiste commence à développer l’image dont il vient de se servir. Il montre le berger pourvoyant aux besoins de ses brebis, leur procurant tour à tour nourriture, repos, rafraîchissement. — Plusieurs versions portent : les eaux tranquilles (eaux qui coulent doucement, sans agitation, sans fracas), mais le psalmiste a probablement voulu dire plus encore et exprimer l’idée que les eaux vers lesquelles le berger conduit ses brebis, sont des eaux qui donnent le repos, qui restaurent, qui rafraîchissent. Cette image représente les délivrances que Dieu accorde à ses enfants au milieu des combats de la vie, mais surtout la force, la joie et la paix qu’il répand dans leur âme. Remarquons cependant que ces grâces précieuses ne sont encore qu’un avant-goût du temps de rafraîchissement qui est promis à l’Eglise (Ac 3.20) et du « repos qui reste pour le peuple de Dieu. » Hé 4.9. En hébreu, le mot repos (menouka) est au pluriel, peut-être afin d’indiquer l’abondance et la variété des grâces dont les brebis sont en possession.
Verset 3. il restaure mon âme, il me conduit dans des sentiers droits, à cause de son nom.
Les brebis sont de pauvres et faibles créatures qui n’ont pas besoin seulement de nourriture et de repos, mais aussi de guérison, de relèvement, de direction. — L’expression restaurer a été expliquée à l’occasion de Ps 19.8. — Les « sentiers droits » sont ceux qui conduisent directement vers le but et dans lesquels on peut marcher avec sécurité : les brebis ne peuvent pas les trouver sans le secours d’En-Haut. — Le psalmiste ajoute : à cause de ton nom (c’est-à-dire : pour la gloire de ton nom), parce qu’il sent très bien que, par lui-même, il ne mérite pas ces bienfaits et qu’il doit les attendre uniquement de la bonté de ce Dieu qui met sa gloire à faire du bien même à ses plus indignes créatures. Sur le « nom » de Dieu, voyez Ps 8.2.
Verset 4. Même quand je cheminerai dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton, c’est là ce qui me console.
Le psalmiste ne regarde pas seulement au passé, mais aussi à l’avenir ; il ne se dissimule pas qu’il est encore exposé à des épreuves et qu’il se trouvera tôt ou tard aux prises avec la mort, qui est toujours une heure bien sérieuse ; il ne fait pas comme le mondain qui détourne les yeux de cette perspective, et il est en état de l’envisager avec calme et sérénité. L’ombre de la mort représente l’obscurité la plus profonde, surtout celle du sépulcre. Jb 3.5, 10.21. Les brebis du bon Berger peuvent sans terreur se voir appelées à traverser ces sombres vallées (comparez Ps 3.7, 27.1 ; Lc 12.32 ; Rm 8.38-39) ; et quand elles sont sur le point d’entrer dans celle qui conduit de l’Église militante à l’Église triomphante, elles peuvent s’écrier avec l’Apôtre : « Ô mort, où est ton aiguillon! ô sépulcre, où est ta victoire! » 1 Co 15.55. Le motif de leur confiance est exprimé dans ces mots. « Tu es avec moi. » Comp. Es 43.1-2; Mt 28.20. — Les expressions houlette et bâton se retrouvent Mi 7.14 ; Ps 18.19.
Verset 5. Tu dresses devant moi une table, en présence de mes adversaires ; tu oins d’huile ma tête et ma coupe est comble.
Le divin pasteur donne à ses brebis non seulement le nécessaire, mais l’abondance, la joie ; la brebis est accueillie à sa table comme un hôte bien aimé que l’on comble de témoignages d’attachement. — La « table » de l’Éternel représente à la fois des biens temporels et des biens spirituels, ces derniers surtout et plus particulièrement ce festin de la Cène dans lequel le bon pasteur se donne à nous lui-même en nourriture. — La bonté du Seigneur envers ses enfants se montre avec le plus d’éclat lorsqu’elle triomphe des obstacles qui semblent devoir empêcher sa manifestation, comme par ex. les persécutions du monde. C’est pourquoi le psalmiste dit que la table est dressée devant lui en présence de ses adversaires. — Les mots : « tu oins ma tête d’huile » font allusion à l’usage des Orientaux de répandre des parfums sur la tête des personnes auxquelles on voulait témoigner du respect et de l’affection. Lc 7.46. L’huile est une image de la joie, de la lumière, de la paix, des consolations que le Saint-Esprit répand dans le cœur du fidèle ; c’est ce que signifie l’onction dont parle St-Jean. Jn 2.20-27. — « Ma coupe. » Voyez Ps 16.5. L’original porte : « ma coupe est abondance. » Le mot hébreu traduit par abondance a quelquefois le sens d’ivresse ; le psalmiste l’emploie pour donner l’idée d’une plénitude de bénédictions.
Verset 6. Il n’y aura que biens et gratuites à mes côtés, tous les jours de ma vie, et mon habitation sera dans la maison de l’Éternel, pendant des jours prolongés!
Le fidèle appuyé sur ses expériences et sur les promesses de son Dieu est assuré que les soins du céleste berger ne lui feront jamais défaut et que Celui qui a commencé en lui une œuvre excellente est puissant pour l’achever. — L’expression « habiter dans la maison de l’Éternel » rappelle Ps 15.1. L’ensemble du Psaume nous apprend que David n’arrêtait pas ses pensées à la terre et que, tout en appréciant comme il le devait, les grâces qui sont attachées au service divin, il avait surtout en vue une autre maison de Dieu, celle dans laquelle Jésus est allé préparer une place à ses brebis. Jn 14.2. C’est la portée de l’expression : « jours prolongés. » Comp. Ps 21.5.
Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes, p. 200-204
Je me sens bénis !
Merçi de m’avoir aider à comprendre le psaume.
Merci pasteur pour l’explication je suis benis.
Permalink