- Alléluia! Louez le nom de l’Éternel, louez-le, serviteurs de l’Éternel,
- qui vous tenez dans la maison de l’Éternel, dans les parvis de la maison du notre Dieu!
- Louez l’Éternel, car l’Éternel est bon. Célébrez son nom par des psaumes, car il est doux.
- Oui, l’Éternel s’est choisi Jacob pour lui, Israël pour son joyau.
- Oui, je sais, moi, que l’Éternel est grand, et que notre Seigneur surpasse tous les dieux.
- Tout ce que l’Éternel veut, il le fait, dans les cieux, sur la terre, dans les mers et dans tous les abîmes.
- Il fait monter les nuées de l’extrémité de la terre, il lance les éclairs pour la pluie, il tire le vent de ses réservoirs.
- C’est lui qui a frappé les premiers-nés de l’Égypte, depuis l’homme jusqu’aux bêtes ;
- il a envoyé des signes et des prodiges, au milieu de toi, ô Egypte! contre Pharaon et tous ses serviteurs ;
- il a frappé des nations nombreuses et tué des rois puissants,
- Sihon, roi des Amorrhéens, Og, roi de Bassan, et tous les rois de Canaan ;
- et il a donné leur terre en héritage, en héritage à Israël, son peuple.
- Ô Éternel! ton nom est éternel. Ô Éternel! on se souvient de toi d’âge en âge.
- Oui, l’Éternel rendra justice à son peuple, et aura compassion de ses serviteurs.
- Les idoles des nations sont de l’argent, de l’or, un ouvrage de mains d’hommes ;
- elles ont une bouche et ne parlent point ; des yeux et ne voient point ;
- des oreilles et n’entendent point ; il n’y a même point de souffle dans leur bouche.
- Semblables à elles seront ceux qui les font, tous ceux qui mettent leur confiance en elles.
- Maison d’Israël, bénissez l’Éternel! Maison d’Aaron, bénissez l’Éternel!
- Maison de Lévi, bénissez l’Éternel! Vous qui craignez l’Éternel, bénissez l’Éternel!
- Que de Sion on bénisse l’Éternel, qui réside à Jérusalem! Alléluia!
Ce Psaume, qui a assez de rapports avec les Ps 78, 105, 115, reproduit le précédent, en le développant. Le psalmiste commence par répéter l’invitation à louer Dieu (1-3), puis il la motive par trois considérations principales, la puissance de Dieu manifestée dans la création et le gouvernement du monde (4-7), ses dispensations merveilleuses envers le peuple d’Israël (8-12), enfin sa supériorité sur les dieux des nations (13-18) ; après cela l’invitation renfermée dans la première strophe est renouvelée (19-21). On peut supposer que la première et la dernière strophe, qui s’adressent à la fois au peuple et aux prêtres, devaient être chantées par un chœur et les trois autres par les prêtres en leur qualité d’ambassadeurs de Dieu auprès du peuple. Il est aisé de voir que ce Psaume n’est pas moins bien placé dans la bouche des fidèles de la nouvelle alliance, d’autant plus que ceux-ci ont pour bénir Dieu des motifs encore plus puissants.
Versets 1-2. Alléluia! Louez le nom de l’Éternel, louez-le, serviteurs de l’Éternel, qui vous tenez dans la maison de l’Éternel, dans les parvis de la maison du notre Dieu!
Il ne faut pas donner ici au mot serviteurs le sens spécial (ministres de la religion) qu’il a dans Ps 134.1 ; c’est ce que montre le v. 2, dont le premier hémistiche se rapporte aux sacrificateurs et lévites et le second au peuple (on sait que les simples fidèles n’entraient que dans le parvis).
Verset 3. Louez l’Éternel, car l’Éternel est bon. Célébrez son nom par des psaumes, car il est doux.
Quelques traductions rapportent l’adjectif doux, non pas au nom de l’Éternel, mais à l’action de le célébrer ; elles portent : c’est une chose douce. Au point de vue grammatical cette construction se justifie, et elle semble appuyée par Ps 133.1, 147.1 ; mais celle que nous préférons avec les rabbins et la plupart des traductions, donne un parallélisme plus complet avec le second hémistiche.
Verset 4. Oui, l’Éternel s’est choisi Jacob pour lui, Israël pour son joyau.
« Ceux-là seuls qui connaissent Dieu sont en état de le louer, c’est pourquoi le psalmiste commence par parler de l’élection gratuite » (Calvin). — Le mot hébreu que nous rendons par joyau a été traduit aussi par : propriété, trésor. Il se retrouve dans Ex 19.5.
Verset 5. Oui, je sais, moi, que l’Éternel est grand, et que notre Seigneur surpasse tous les dieux.
« Ce Dieu est celui dont la suprême grandeur éclate dans l’univers » (Calvin). Comp. Ps 97.7. — Ce verset continue à motiver l’exhortation renfermée dans la première strophe ; aussi en hébreu il commence par la même particule que le verset 4.
Verset 6. Tout ce que l’Éternel veut, il le fait, dans les cieux, sur la terre, dans les mers et dans tous les abîmes.
« Celui qui a créé, continue à agir, et cela, non au hasard, mais avec un but bien déterminé (ce qu’il veut) » (Calvin).
Verset 7. Il fait monter les nuées de l’extrémité de la terre, il lance les éclairs pour la pluie, il tire le vent de ses réservoirs.
« Exemple de cette providence particulière. Il ne tombe pas une goutte de pluie sans la permission de Dieu » (Calvin). — Le premier hémistiche expose les choses telles qu’elles se présentent à nos yeux. — Nous avons laissé à la préposition (le) qui précède le mot pluie, son sens le plus ordinaire ; le psalmiste veut parler des orages qui le plus souvent amènent la pluie ; d’autres traduisent : avec la pluie. — Le dernier mot du verset peut aussi se rendre par trésors, magasins.
Verset 8. C’est lui qui a frappé les premiers-nés de l’Égypte, depuis l’homme jusqu’aux bêtes ;
Comp. Ps 78.51.
Verset 9. il a envoyé des signes et des prodiges, au milieu de toi, ô Egypte! contre Pharaon et tous ses serviteurs ;
Comp. Ps 78.12.
Versets 10-12. il a frappé des nations nombreuses et tué des rois puissants, Sihon, roi des Amorrhéens, Og, roi de Bassan, et tous les rois de Canaan ; et il a donné leur terre en héritage, en héritage à Israël, son peuple.
Allusion aux victoires racontées dans Nb 21.21-35. — Les Amorrhéens, peuplade cananéenne qui occupait la partie méridionale de la Palestine, dans le voisinage d’Hébron. Comp. Gn 10.15. — Bassan, comp. Ps 22.13, 68.16. — « C’est ainsi que tomberont les ennemis de notre salut » (Horne).
Versets 13-14. Ô Éternel! ton nom est éternel. Ô Éternel! on se souvient de toi d’âge en âge. Oui, l’Éternel rendra justice à son peuple, et aura compassion de ses serviteurs.
Ce que le psalmiste annonce dans ce verset, c’est toute une série de délivrances, y compris la dernière. « Il mettra fin à l’exil » (Kimchi). Comp. Ps 90.13.
Versets 15-18. Les idoles des nations sont de l’argent, de l’or, un ouvrage de mains d’hommes ; elles ont une bouche et ne parlent point ; des yeux et ne voient point ; des oreilles et n’entendent point ; il n’y a même point de souffle dans leur bouche. Semblables à elles seront ceux qui les font, tous ceux qui mettent leur confiance en elles.
Ce verset et les trois suivants sont la répétition presque littérale de Ps 115.4-8.
Verset 19. Maison d’Israël, bénissez l’Éternel! Maison d’Aaron, bénissez l’Éternel!
Comp. Ps 115.9-10.
Versets 20-21. Maison de Lévi, bénissez l’Éternel! Vous qui craignez l’Éternel, bénissez l’Éternel! Que de Sion on bénisse l’Éternel, qui réside à Jérusalem! Alléluia!
Comparez l’explication de Ps 115.11.
Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 325-329