- A. Heureux ceux dont la voie est parfaite, et qui marchent dans la loi de l’Éternel.
- A. Heureux ceux qui gardent ses témoignages, et qui le cherchent de tout leur cœur,
- A. qui aussi ne commettent pas d’iniquité et marchent dans ses voies.
- A. Tu as donné tes commandements, afin qu’on les observe beaucoup.
- A. Oh! puissent mes voies devenir fermes, afin que j’observe tes statuts!
- A. Alors je ne serai pas confus, en considérant toutes tes ordonnances.
- A. Je te rendrai grâces avec droiture de cœur, en étudiant les arrêts de ta justice.
- A. Je veux observer tes statuts ; ne m’abandonne pas trop.
- B. Comment un jeune homme rendra-t-il pur son sentier? En observant tes paroles.
- B. C’est de tout mon cœur que je te cherche ; ne me laisse-pas dévier de tes ordonnances.
- B. Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne point pécher contre toi.
- B. Ô Éternel! tu es béni. Enseigne-moi tes statuts.
- B. Avec mes lèvres je raconte tous les arrêts de ta bouche.
- B. Le chemin de tes témoignages me donne de la joie, autant que toutes les richesses.
- B. Je veux méditer tes commandements, et considérer tes sentiers.
- B. Je veux me délecter à tes statuts, et ne point oublier ta parole.
- C. Fais du bien à ton serviteur ; alors je vivrai, et j’observerai ta parole.
- C. Ouvre mes yeux ; alors je contemplerai des choses merveilleuses dans ta loi.
- C. Je suis en passage sur la terre ; ne me cache point tes ordonnances.
- C. Mon âme est brisée par l’affection qu’elle a pour tes arrêts en tout temps.
- C. Tu tances les orgueilleux, les maudits, qui dévient de tes ordonnances.
- C. Détourne de moi l’opprobre et le mépris, car j’ai gardé tes témoignages.
- C. Que des princes mêmes s’asseyent et parlent contre moi, ton serviteur médite tes statuts.
- C. Oui! tes témoignages sont mes délices, mes conseillers.
- D. Mon âme est collée à la poussière ; vivifie-moi selon la parole.
- D. J’ai exposé mes voies et tu m’as répondu ; enseigne-moi tes statuts.
- D. Fais-moi comprendre la voie de tes commandements, et je méditerai tes merveilles.
- D. Mon âme se fond de chagrin ; relève-moi selon ta parole.
- D. Éloigne de moi la voie du mensonge, et fais-moi don de ta loi.
- D. J’ai choisi la voie de ta fidélité ; j’ai placé devant moi tes arrêts.
- D. Je me suis attaché à tes témoignages. Ô Éternel! ne me rends point confus.
- D. Je courrai dans la voie de tes ordonnances, quand tu auras mis mon cœur au large.
- E. Ô Éternel! montre-moi la voie de tes statuts, et je la garderai jusqu’à la fin.
- E. Rends-moi sage, alors je garderai ta loi, et l’observerai de tout mon cœur.
- E. Fais-moi suivre le sentier de tes ordonnances, car j’y prends plaisir.
- E. Incline mon cœur vers tes témoignages, et non vers le gain.
- E. Détourne mes yeux de regarder ce qui est vanité, vivifie-moi dans ta voie.
- E. Maintiens envers ton serviteur ta parole, qui est pour ceux qui te craignent.
- E. Fais passer loin de moi l’opprobre que je redoute, car tes arrêts sont bons.
- E. Voici, je soupire après tes commandements ; vivifie-moi en ta justice.
- F. Que ton amour vienne jusqu’à moi, ô Éternel! et ta délivrance, selon ta parole.
- F. Alors je pourrai répondre aux outrages, parce que je me suis confié en tes paroles.
- F. N’ôte pas trop de ma bouche la parole de vérité, car j’espère en tes arrêts.
- F. J’observerai ta loi constamment, à toujours, à perpétuité.
- F. Je cheminerai au large, parce que je recherche tes commandements.
- F. Je parlerai de tes témoignages devant des rois, et je n’aurai point de honte.
- F. Je me délecterai de tes ordonnances, que j’aime.
- F. Je lèverai mes mains vers tes ordonnances, que j’aime, et je méditerai tes statuts.
- G. Souviens-toi de la promesse faite à ton serviteur, et sur laquelle tu as fondé mon espérance.
- G. Ma consolation, dans ma misère, c’est que ta parole me vivifie.
- G. Des orgueilleux se moquent de moi par trop ; mais je ne dévie point de ta loi.
- G. Je me rappelle tes arrêts de toute ancienneté, ô Éternel! et je suis consolé.
- G. Une ardeur me saisit à la vue des méchants, qui ont abandonné ta loi.
- G. Tes statuts me font chanter dans la demeure de mon pèlerinage.
- G. Pendant la nuit, ô Éternel! je pense à ton nom, et je veux observer ta loi.
- G. Cela a été pour moi, parce que j’ai gardé tes commandements.
- H. Ma part, ô Éternel! je le déclare, c’est d’observer tes paroles.
- H. J’implore ta faveur de tout mon cœur ; aie pitié de moi selon ta parole.
- H. J’ai examiné mes voies, et je veux tourner mes pieds vers tes témoignages.
- H. Je m’empresse, je ne diffère point d’observer tes ordonnances.
- H. Les cordes des méchants m’enveloppent, mais je n’oublie point ta loi.
- H. Au milieu de la nuit je me lève pour te rendre grâces, au sujet des arrêts de ta justice.
- H. Je m’associe à tous ceux qui te craignent, et qui observent tes commandements.
- H. Ô Éternel! la terre est pleine de ton amour ; enseigne-moi tes statuts.
- I. Tu as fait du bien à ton serviteur, ô Éternel! selon ta parole.
- I. Enseigne-moi le bon discernement et la science, car j’ai foi à tes ordonnances.
- I. Avant d’avoir été humilié je m’égarais ; maintenant j’observe ta parole.
- I. Tu es bon et bienfaisant, enseigne-moi tes statuts.
- I. Des orgueilleux forgent contre moi des mensonges, mais moi je garde tes commandements de tout mon cœur.
- I. Leur cœur est épais comme la graisse, mais moi je me délecte en ta loi.
- I. C’est mon bien d’avoir été humilié, afin que j’apprisse tes statuts.
- I. Mieux me vaut la loi de ta bouche, que mille pièces d’or et d’argent.
- K. Tes mains m’ont formé et m’ont façonné ; rends-moi intelligent pour apprendre tes ordonnances.
- K. Ceux qui te craignent me voient et se réjouissent, parce que j’ai espéré en ta parole.
- K. Je sais, ô Éternel! que tes arrêts sont justes, et que c’est en la fidélité que tu m’as humilié.
- K. Oh! que ton amour me console, comme tu l’as dit à ton serviteur!
- K. Que tes compassions viennent à moi et que je vive, car ta loi fait mes délices.
- K. Que les orgueilleux soient confus, car injustement ils m’oppriment ; mais moi je médite tes commandements.
- K. Ils reviendront à moi ceux qui te craignent, et qui connaissent tes témoignages.
- K. Que mon cœur soit parfait dans tes statuts, afin que je ne sois point confus.
- L. Mon âme languit après ta délivrance ; j’espère en ta parole.
- L. Mes yeux languissent après ta parole ; je dis : quand me consoleras-tu?
- L. Lorsque je suis comme une outre à la fumée, je n’oublie point tes statuts.
- L. Que sont les jours de ton serviteur? Quand feras-tu justice de mes persécuteurs?
- L. Les orgueilleux m’ont creusé des fosses, ce qui n’est pas selon ta loi.
- L. Toutes tes ordonnances sont fidélité : on me persécute injustement ; aide-moi.
- L. Encore un peu ils m’auraient extirpé du pays, mais moi je n’abandonne point tes commandements.
- L. Selon ton amour vivifie-moi, alors j’observerai les témoignages de ta bouche.
- M. Ta parole, ô Éternel! est pour toujours ; elle subsiste dans les cieux.
- M. Ta fidélité est pour toutes les générations : tu as fondé la terre et elle subsiste.
- M. Ils subsistent aujourd’hui pour tes arrêts, car toutes choses te servent.
- M. Si ta loi n’eût fait mes délices, j’eusse péri jadis dans mon affliction.
- M. Jamais je n’oublierai tes commandements, car par eux tu m’as vivifié.
- M. Je suis à toi : sauve-moi, car je recherche tes commandements.
- M. Les méchants m’épient pour me perdre ; je suis attentif à tes témoignages.
- M. À toute chose parfaite j’ai vu une fin, mais ton ordonnance est très étendue.
- N. Oh! combien j’aime ta loi! Tout le jour je la médite.
- N. Tes ordonnances m’ont rendu plus sage que mes ennemis, car elles sont avec moi pour toujours.
- N. Je suis devenu plus sage que tous mes maîtres, parce que je médite tes témoignages.
- N. Je suis plus intelligent que les vieillards, parce que je garde tes commandements.
- N. J’éloigne mes pieds de tout mauvais sentier, afin d’observer ta parole.
- N. Je ne m’écarte point de tes arrêts, parce que c’est toi qui m’instruis,
- N. Combien tes paroles sont douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche!
- N. Par tes commandements je deviens intelligent, c’est pourquoi je hais tout sentier de mensonge.
- O. Ta parole est une lampe pour mon pied, une lumière pour mon sentier.
- O. Je l’ai juré et je le tiendrai, d’observer les arrêts de ta justice.
- O. Je suis trop affligé : ô Éternel! vivifie-moi selon ta parole.
- O. Oh! Éternel! agrée les offrandes volontaires de ma bouche, et enseigne-moi tes arrêts.
- O. Ma vie est constamment en péril, mais je n’oublie point ta loi.
- O. Les méchants me tendent des pièges, mais je ne m’écarte point de tes commandements.
- O. Je me suis approprié tes témoignages pour toujours, car ils sont la joie de mon cœur.
- O. J’ai incliné mon cœur à pratiquer tes statuts, constamment, jusqu’à la fin.
- P. Les pensées étrangères, je les hais, mais j’aime ta loi.
- P. Tu es mon abri et mon bouclier, j’espère en ta parole.
- P. Hommes malfaisants, éloignez-vous de moi! Alors je garderai les ordonnances de mon Dieu.
- P. Soutiens-moi selon ta parole, afin que je vive et que je ne sois pas confus dans mon attente.
- P. Sois mon appui, je serai délivré, et j’étudierai tes statuts constamment.
- P. Tu écrases ceux qui s’écartent de tes statuts, car leurs tromperies ne sont que mensonge.
- P. Tu enlèves comme des scories tous les méchants de la terre ; c’est pourquoi j’aime tes témoignages.
- P. Ma chair frissonne, tant je te crains, et je redoute tes arrêts.
- Q. Je pratique le droit et la justice ; tu ne m’abandonneras point à mes oppresseurs.
- Q. Engage-toi pour le bien de ton serviteur ; les orgueilleux ne m’opprimeront point.
- Q. Mes yeux languissent après ta délivrance, et après la parole de ta justice.
- Q. Agis envers ton serviteur selon ton amour, et enseigne-moi tes statuts.
- Q. Je suis ton serviteur, rends-moi intelligent, et je connaîtrai tes témoignages.
- Q. Il est temps que l’Éternel agisse ; ils ont aboli ta loi.
- Q. C’est pourquoi j’aime tes ordonnances, plus que l’or, que l’or fin.
- Q. C’est pourquoi j’approuve tous tes commandements sur toutes choses, et je hais tout sentier de mensonge.
- R. Tes témoignages sont une chose merveilleuse, c’est pourquoi mon âme les garde.
- R. Tes paroles dévoilées éclairent, elles donnent l’intelligence aux simples.
- R. J’ouvre la bouche, je veux avaler, car je suis avide de tes ordonnances.
- R. Tourne-toi vers moi et aie pitié de moi, selon l’arrêt en faveur de ceux qui aiment ton nom.
- R. Affermis mes pas par ta parole, et que nulle iniquité ne domine sur moi.
- R. Rachète-moi de l’oppression des hommes, et j’observerai tes commandements.
- R. Fais luire ta face sur ton serviteur, et enseigne-moi tes statuts.
- R. Des ruisseaux d’eau coulent de mes yeux, parce qu’on n’observe pas ta loi.
- S. Tu es juste, ô Éternel! et tes arrêts sont équitables.
- S. Par tes témoignages tu as ordonné la justice et une grande fidélité.
- S. Mon zèle m’anéantit, parce que mes adversaires oublient tes paroles.
- S. Ta parole est très pure, aussi ton serviteur l’aime.
- S. Je suis petit et méprisé, mais je n’oublie pas tes commandements.
- S. Ta justice est justice pour toujours, et ta loi est vérité.
- S. La détresse et l’angoisse m’ont atteint, mais tes ordonnances font mes délices.
- S. Tes témoignages sont justice pour toujours : rends-moi intelligent, et je vivrai.
- T. J’appelle de tout mon cœur ; exauce-moi, ô Éternel! et je garderai tes statuts.
- T. Je t’appelle, sauve-moi, et j’observerai tes témoignages.
- T. Je me hâte à l’aurore, et je crie ; j’espère en tes paroles.
- T. Mes yeux préviennent les veilles, pour méditer ta parole.
- T. Écoute ma voix selon ton amour. Ô Éternel! selon ton arrêt, vivifie-moi.
- T. Ils s’approchent, ceux qui s’adonnent au crime, ils se sont éloignés de ta loi.
- T. Tu es proche, ô Éternel! et toutes tes ordonnances sont vérité.
- T. Dès longtemps je sais par tes témoignages, que tu les as fondés pour toujours.
- U. Regarde mon affliction et délivre-moi, car je n’ai point oublié ta loi.
- U. Combats pour moi et rachète-moi, vivifie-moi selon ta parole.
- U. La délivrance est loin des méchants, car ils ne recherchent pas tes statuts.
- U. Nombreuses sont tes miséricordes, ô Éternel! Vivifie-moi selon tes arrêts.
- U. Nombreux sont mes persécuteurs et mes adversaires ; mais je ne dévie point de tes témoignages.
- U. Je vois des perfides et j’en ai du dégoût, car ils n’observent pas ta parole.
- U. Vois que j’aime tes commandements. Ô Éternel! vivifie-moi selon ton amour.
- U. L’ensemble de ta parole est vérité, et tous les arrêts de ta justice sont pour toujours.
- V. Des princes me persécutent sans cause, mais c’est devant tes paroles que mon cœur tremble.
- V. Je fais ma joie de ta parole, comme celui qui a trouvé un grand butin.
- V. Je hais le mensonge, je l’ai en abomination, mais j’aime ta loi.
- V. Sept fois le jour je te loue, pour les arrêts de ta justice.
- V. Il y a grande paix pour ceux qui aiment ta loi, et pour eux aucun achoppement.
- V. J’attends ta délivrance, ô Éternel! et j’ai exécuté tes ordonnances.
- V. Mon âme observe tes témoignages et y est fort attachée.
- V. J’observe tes commandements et tes témoignages, car toutes mes voies sont devant toi.
- X. Que mon cri parvienne devant toi, ô Éternel! Selon ta parole rends-moi intelligent.
- X. Que ma supplication arrive devant toi. Selon ta parole délivre-moi.
- X. De mes lèvres jaillira la louange, car tu m’enseigneras tes statuts.
- X. Ma langue proclamera ta parole, car toutes tes ordonnances sont justice.
- X. Ta main me donnera secours, car j’ai choisi tes commandements.
- X. Je soupire après ta délivrance, ô Éternel! et ta loi fait mes délices.
- X. Que mon âme vive et qu’elle te loue, et que tes arrêts me donnent secours.
- X. J’erre comme une brebis égarée : cherche ton serviteur, car je n’oublie pas tes ordonnances.
Ce psaume est une méditation prolongée sur l’excellence de la parole de Dieu, sur ses effets, sur la force et le bonheur qu’elle donne à l’homme dans toutes les positions ; ces réflexions sont entrecoupées de prières dans lesquelles le psalmiste, sentant profondément sa faiblesse naturelle, implore le secours de Dieu pour pouvoir marcher dans la route qui lui est tracée par ces divins oracles. Pour comprendre ce psaume si remarquable, pour le goûter, pour ne pas se laisser rebuter par sa longueur et par les répétitions qui s’y trouvent, il faut avoir fait, du moins dans une certaine mesure, les mêmes expériences que son auteur, il faut avoir comme lui appris à aimer et à pratiquer les saintes Écritures ; aussi est-il en quelque manière une pierre de touche pour la vie spirituelle de ceux qui le lisent. Les sentiments qu’il exprime s’accordent bien avec ce que les livres historiques et ses autres psaumes nous apprennent de l’obéissance de David et de son zèle pour la gloire de Dieu ; cependant il y a des paroles qui respirent une piété si élevée qu’elles n’ont toute leur valeur et leur parfaite vérité que dans la bouche de Celui dont le roi-prophète s’est trouvé le type.
Hengstenberg croit que ce psaume fut composé au retour de Babylone et destiné à exprimer les dispositions qui animaient le peuple d’Israël à cette époque. Mais nous n’y trouvons ni l’emploi du pluriel, ni d’autres indices qui caractérisent ordinairement les psaumes dans lesquels le peuple est censé parler par la bouche du psalmiste. Au contraire, il se comprend beaucoup plus facilement lorsqu’on le considère comme représentant les expériences et les besoins d’un seul individu. Nous y trouvons aussi, et en grand nombre, des idées et des expressions qui nous rappellent des psaumes que l’on s’accorde à regarder comme composés par David lui-même et dans le but de décrire ses propres sentiments. C’est ainsi que notre psaume se trouve en quelque sorte résumé dans ces paroles du Psaume 19. « La loi de l’Éternel est parfaite, elle restaure l’âme ; le témoignage de l’Éternel est digne de foi ; il rend sage le simple. Les commandements de l’Éternel sont droits, ils réjouissent le cœur ; l’ordonnance de l’Éternel est pure, elle éclaire les yeux. La crainte de l’Éternel est pure, elle subsiste éternellement ; les arrêts de l’Éternel sont vérité, ils sont justes tous ensemble ; ils sont plus précieux que l’or, que beaucoup d’or fin, plus doux que le miel, que le suc des rayons. Son serviteur aussi en est éclairé ; à les garder, il y a une grande récompense » (Ps 19.8-12). Les expressions loi, commandement, ordonnance, arrêts, témoignage, qui sont employées dans ce morceau pour désigner la parole de Dieu, sont aussi celles que nous retrouvons presque dans tous les versets de notre Psaume. Cependant il est une application de ce Psaume qui est peut-être pressentie par ceux qui l’envisagent comme un Psaume national ; nous ne pouvons guère douter qu’il ne se trouve exprimer d’une manière assez complète l’état spirituel d’Israël des derniers jours, état qui sera le fruit béni de longues et douloureuses expériences. Alors le peuple entier pourra prononcer avec vérité les belles paroles du verset 67 : Avant d’avoir été affligé, je m’égarais ; maintenant j’observe ta parole.
Ce psaume est alphabétique et même le plus parfait de cette catégorie. Il se compose de 178 versets, qui se partagent en strophes de 8 versets chacune ; ces strophes sont donc au nombre de 22, ce qui est aussi celui des lettres de l’alphabet hébraïque et tous les versets de chaque strophe commencent par la même lettre. Dans notre Psaume, il faut encore moins que dans les autres psaumes alphabétiques, chercher un enchaînement régulier des idées ; il faut plutôt le considérer comme une série de sentences assez indépendantes les unes des autres, l’auteur sacré s’étant trouvé lui-même plus ou moins lié par la forme qu’il avait adoptée (voyez volume I, 36-38).
Verset 1. A. Heureux ceux dont la voie est parfaite, et qui marchent dans la loi de l’Éternel.
Ces paroles rappellent le commencement du psautier : — « C’est par le péché que le malheur est entré dans le monde ; la parole de Dieu peut seule nous indiquer le moyen de retrouver le bonheur » (Horne). — Voie parfaite, voyez Ps 15.2. — La loi doit s’entendre ici et dans le reste du psaume comme Ps 1.1, 19.8.
Verset 2. A. Heureux ceux qui gardent ses témoignages, et qui le cherchent de tout leur cœur,
Témoignages. Voyez Ps 19.8. — Calvin dit au sujet du second hémistiche : « Dieu ne se contente pas d’une obéissance extérieure, il veut notre cœur. »
Verset 3. A. qui aussi ne commettent pas d’iniquité et marchent dans ses voies.
Comparez 1 Jean 3.9.
Verset 4. A. Tu as donné tes commandements, afin qu’on les observe beaucoup.
Commandement expliqué à l’occasion du Ps 19.9.
Verset 5. A. Oh! puissent mes voies devenir fermes, afin que j’observe tes statuts!
Le fidèle implore le secours de Dieu, sentant que ce n’est pas par ses propres forces qu’il peut marcher dans le chemin de l’obéissance. — Le mot hébreu (koq) que nous rendons par statut est dérivé d’un verbe qui signifie primitivement couper, puis graver, inscrire, prescrire.
Verset 6. A. Alors je ne serai pas confus, en considérant toutes tes ordonnances.
Le psalmiste veut dire que, s’il obtient la grâce qu’il a implorée dans le verset précédent, il pourra sans confusion comparer sa conduite avec la loi de Dieu. C’est le sens indiqué par Kimchi. Selon d’autres, il exprime la conviction qu’il n’aura à craindre ni revers ni honte s’il s’applique à l’observation des commandements de Dieu. Mais le mot alors qui commence ce verset paraît indiquer qu’il doit être rattaché au verset 5. — Ordonnances, voyez Ps 19.9. — Le mot toutes est à remarquer. On ne doit pas se permettre de faire un triage parmi les commandements de Dieu.
Verset 7. A. Je te rendrai grâces avec droiture de cœur, en étudiant les arrêts de ta justice.
« La connaissance de la loi de Dieu est ce que nous pouvons désirer de meilleur » (Calvin). — Arrêts, voyez Ps 19.10.
Verset 8. A. Je veux observer tes statuts ; ne m’abandonne pas trop.
Le psalmiste demande à Dieu de ne pas l’exposer à des tentations et à des afflictions qui seraient au-dessus de ses forces. Comp. 1 Co 10.13.
Verset 9. B. Comment un jeune homme rendra-t-il pur son sentier? En observant tes paroles.
« Tous les hommes ont besoin du frein de la parole de Dieu, mais surtout les jeunes gens, parce que c’est à cet âge que l’on se décide et que les passions sont les plus vives » (Calvin). Comp. 2 Tm 3.15 ; 1 Jn 2.14. — Le second hémistiche porte littéralement : en observant selon ta parole. On pourrait sous-entendre après le verbe : son sentier, c’est ce que font Hengstenberg et les versions anglaise et hollandaise, ou bien traduire comme Stier : en s’observant selon ta parole. Il nous paraît plus simple de suivre la traduction des Septante et de Cahen, qui considèrent la préposition (selon) qui précède le dernier substantif comme redondante.
Verset 10. B. C’est de tout mon cœur que je te cherche ; ne me laisse-pas dévier de tes ordonnances.
« Sentant sa faiblesse, il demande le don de persévérance. » (Calvin).
Verset 11. B. Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne point pécher contre toi.
La parole de Dieu est comparée à un trésor que l’on cache avec soin.
Verset 12. B. Ô Éternel! tu es béni. Enseigne-moi tes statuts.
Le psalmiste sent qu’il aura toujours des progrès à faire dans la connaissance des saintes Écritures et il sait que la gloire de Dieu y est intéressée, c’est pourquoi sa prière commence par une doxologie.
Verset 13. B. Avec mes lèvres je raconte tous les arrêts de ta bouche.
Désir d’attirer d’autres hommes à cette divine parole qui fait son bonheur.
Verset 14. B. Le chemin de tes témoignages me donne de la joie, autant que toutes les richesses.
Le fidèle est bien plus heureux que le monde avec tous ses biens et ses plaisirs. Comp. Ps 4.7-8.
Verset 15. B. Je veux méditer tes commandements, et considérer tes sentiers.
Dans le premier hémistiche le verbe est le même que dans Ps 77.4,7,13, 104.34, 105.2, mais ici le parallélisme doit faire préférer le sens que nous lui avons donné. « Méditer la parole de Dieu, c’est la ruminer, en extraire le suc nutritif » (Horne).
Verset 16. B. Je veux me délecter à tes statuts, et ne point oublier ta parole.
« Sentir les douceurs de la loi de Dieu est le commencement d’une bonne vie. » (Calvin).
Verset 17. C. Fais du bien à ton serviteur ; alors je vivrai, et j’observerai ta parole.
Si le psalmiste souhaite que sa vie soit prolongée, ce n’est pas pour l’employer à sa propre satisfaction, mais pour accomplir la volonté de Dieu.
Verset 18. C. Ouvre mes yeux ; alors je contemplerai des choses merveilleuses dans ta loi.
Il faut se rappeler qu’en parlant de la loi de Dieu, le psalmiste n’a pas en vue seulement la loi proprement dite, mais aussi l’histoire, les promesses, la prophétie, les types, en un mot, la révélation tout entière. Pour comprendre cette divine parole, pour y discerner les conseils admirables de Dieu, le secours d’en-haut nous est indispensable ; il faut que le voile qui est sur nos yeux soit enlevé, 1 Co 8.16 ; Ep 1.17. « Accorde-moi de pouvoir contempler, non pas seulement la lettre et comme l’écorce de la loi, mais les mystères spirituels, ainsi dans le sabbat le repos éternel, dans les pains sans levain la simplicité, dans les victimes l’obéissance et partout Jésus-Christ » (Bossuet).
Verset 19. C. Je suis en passage sur la terre ; ne me cache point tes ordonnances.
La vie est un voyage pour lequel un guide nous est indispensable. Comp. Ps 39.13.
Verset 20. C. Mon âme est brisée par l’affection qu’elle a pour tes arrêts en tout temps.
L’âme sent qu’elle ne peut trouver aucune vraie satisfaction ailleurs que dans la connaissance de Dieu. Même pensée que dans verset 14.
Verset 21. C. Tu tances les orgueilleux, les maudits, qui dévient de tes ordonnances.
« Le spectacle des châtiments qui tombent sur les rebelles fait apprécier toujours davantage la loi de Dieu » (Calvin). — Ici, comme dans d’autres passages de l’Écriture, l’orgueil est présenté comme la source de tous les autres péchés. Comp. Ps 19.14. « Les orgueilleux (dit Kimchi) sont ceux qui ne veulent pas apprendre et qui demeurent dans l’erreur à cause de cela. » Et celui qui ne veut pas obéir est maudit, d’après Dt 27.26 ; Ga 3.10.
Verset 22. C. Détourne de moi l’opprobre et le mépris, car j’ai gardé tes témoignages.
Il s’agit de l’opprobre devant les hommes et surtout devant Dieu lui-même.
Verset 23. C. Que des princes mêmes s’asseyent et parlent contre moi, ton serviteur médite tes statuts.
« Le psalmiste peut se rendre le témoignage que dans une si grande épreuve il avait persévéré » (Calvin). Comp. Ps 1.1, 2.2.
Verset 24. C. Oui! tes témoignages sont mes délices, mes conseillers.
« Il prenait conseil non de sa propre sagesse, ni de son imagination, ni de ses penchants, mais de la parole de Dieu, qui est le meilleur de tous les guides » (Calvin). — Littéralement : les hommes de mon conseil.
Verset 25. D. Mon âme est collée à la poussière ; vivifie-moi selon la parole.
L’énergique expression collée se retrouve dans Psaume 44.26. — « Les promesses de Dieu sont un appui dans les grandes détresses » (Calvin).
Versets 26-27. D. J’ai exposé mes voies et tu m’as répondu ; enseigne-moi tes statuts. D. Fais-moi comprendre la voie de tes commandements, et je méditerai tes merveilles.
Le rabbin Jarchi remarque avec raison que par ses voies le psalmiste entend ici ses besoins, ses péchés. Remettre à Dieu avec confiance et simplicité de cœur nos circonstances, nos entreprises, nos difficultés, c’est le plus sûr moyen d’obtenir la délivrance. Comp. Ph 4.6.
Verset 28. D. Mon âme se fond de chagrin ; relève-moi selon ta parole.
Même pensée que v. 25. — Le verbe employé, en parlant de l’âme, s’applique proprement aux yeux qui répandent des larmes. Jb 16.20.
Verset 29. D. Éloigne de moi la voie du mensonge, et fais-moi don de ta loi.
Le second hémistiche signifie : accorde-moi la grâce de bien comprendre ta loi. Comp. v. 18. — La purification du cœur et de la conduite est une grâce préparatoire que le psalmiste demande dans le premier hémistiche.
Verset 30. D. J’ai choisi la voie de ta fidélité ; j’ai placé devant moi tes arrêts.
Le second hémistiche indique la règle d’après laquelle notre choix doit se faire dans la vie en général, comme dans chaque cas particulier. — Les mots devant moi ne sont pas dans le texte, mais il faut évidemment les suppléer.
Verset 31. D. Je me suis attaché à tes témoignages. Ô Éternel! ne me rends point confus.
Dans l’hébreu le verbe du premier hémistiche est le même que dans le premier hémistiche du verset 24.
Verset 32. D. Je courrai dans la voie de tes ordonnances, quand tu auras mis mon cœur au large.
Mettre an large, expression expliquée à l’occasion du Ps 4.3. — Dans les afflictions on marche lentement, péniblement, tandis que la reconnaissance dispose à l’obéissance.
Verset 33. E. Ô Éternel! montre-moi la voie de tes statuts, et je la garderai jusqu’à la fin.
Comp. Ps 25.12. — « La répétition de cette prière, (pour comprendre et pratiquer sa loi) nous montre combien elle est nécessaire » (Calvin).
Verset 34. E. Rends-moi sage, alors je garderai ta loi, et l’observerai de tout mon cœur.
« La vraie sagesse n’est que dans l’obéissance » (Calvin).
Verset 35. E. Fais-moi suivre le sentier de tes ordonnances, car j’y prends plaisir.
« Lors même qu’il y a chez l’homme bonne volonté (second hémistiche), il a encore besoin de secours pour exécuter » (Calvin). Comp. Ph 2.13.
Verset 36. E. Incline mon cœur vers tes témoignages, et non vers le gain.
« Par nature, le cœur est porté vers le mal, et surtout vers le gain » (Calvin). Comp. 1 Tm 6.10.
Verset 37. E. Détourne mes yeux de regarder ce qui est vanité, vivifie-moi dans ta voie.
« La corruption est dans le cœur et dans tous les membres ; les yeux, en particulier, sont des portes pour Satan ; de là la nécessité de recevoir en nous une vie nouvelle » (Calvin). — Vanité, biens et appuis trompeurs. Comp. Ps 62.10. — C’est en marchant dans la voie de Dieu, c’est-à-dire, en s’appliquant sincèrement à faire sa volonté, que l’on est dans la disposition nécessaire pour recevoir ses grâces.
Verset 38. E. Maintiens envers ton serviteur ta parole, qui est pour ceux qui te craignent.
Littéralement : qui est pour ta crainte.
Verset 39. E. Fais passer loin de moi l’opprobre que je redoute, car tes arrêts sont bons.
Le second hémistiche montre comment le psalmiste est fondé à espérer l’exaucement de la prière contenue dans le premier. Dieu est trop juste pour permettre que les fidèles partagent le sort réservé aux méchants.
Verset 40. E. Voici, je soupire après tes commandements ; vivifie-moi en ta justice.
Littéralement : mon désir pour tes commandements.
Verset 41. F. Que ton amour vienne jusqu’à moi, ô Éternel! et ta délivrance, selon ta parole.
« L’amour est nommé en premier lieu comme cause de la délivrance. C’est sur les promesses que le psalmiste se fonde pour espérer l’exaucement de sa prière » (Calvin).
Verset 42. F. Alors je pourrai répondre aux outrages, parce que je me suis confié en tes paroles.
La délivrance obtenue fournit de quoi répondre aux adversaires.
Verset 43. F. N’ôte pas trop de ma bouche la parole de vérité, car j’espère en tes arrêts.
« Il ne se peut faire que notre langue ne soit quelquefois liée par la crainte des hommes, quand nous devrions faire une profession publique d’attachement à la parole de Dieu ; c’est pourquoi le secours de Dieu est nécessaire » (Calvin). Comp. verset 8.
Verset 44. F. J’observerai ta loi constamment, à toujours, à perpétuité.
« Expressions accumulées pour marquer la difficulté de la persévérance » (Calvin).
Verset 45. F. Je cheminerai au large, parce que je recherche tes commandements.
Au large. Cette expression comprend ici à la fois les délivrances extérieures comme dans le v. 32, et la paix intérieure qui est la récompense de l’obéissance. La version anglaise a très bien rendu le sens en traduisant : en liberté. « C’est la glorieuse liberté que l’on possède quand on confesse la vérité et que l’on fait son devoir dans tous les cas » (Horne).
Verset 46. F. Je parlerai de tes témoignages devant des rois, et je n’aurai point de honte.
« Le psalmiste promet de faire ce pourquoi il a imploré le secours de Dieu dans les versets précédents. On est volontiers timide devant les grands, parce que leur gloire nous voile celle de Dieu » (Calvin). Comp. Rm 1.16.
Verset 47. F. Je me délecterai de tes ordonnances, que j’aime.
Horne établit ainsi le lien entre ce verset et le précédent : « Pour pouvoir prêcher aux autres, il faut aimer soi-même la loi de Dieu. »
Verset 48. F. Je lèverai mes mains vers tes ordonnances, que j’aime, et je méditerai tes statuts.
Lever les mains, geste qui indique le désir, l’affection. — Dans le second hémistiche, le verbe pourrait se rendre par proclamer, mais il vaut mieux lui laisser le sens qu’il a généralement dans ce psaume. Comp. verset 22.
Verset 49. G. Souviens-toi de la promesse faite à ton serviteur, et sur laquelle tu as fondé mon espérance.
« Dieu veut que nous lui rappelions ses promesses » (Horne). — Selon Jarchi, il s’agit de la grande promesse que David avait reçue par le ministère de Nathan relativement à la destinée glorieuse de sa race, 2 S 7. Mais quoique cette promesse tînt une grande place dans les espérances du roi-prophète, il avait sans doute aussi en vue les autres promesses contenues dans la Révélation. — La traduction de Rosenmüller et de Perret-Gentil peut aussi se justifier : « Souviens-toi de la promesse faite à ton serviteur, puisque tu m’as donné l’espérance! » Mais alors le second hémistiche se rattache moins étroitement au premier. Nous avons suivi les anciennes versions.
Verset 50. G. Ma consolation, dans ma misère, c’est que ta parole me vivifie.
C’est la parole de Dieu et l’expérience que nous avons de sa vertu qui est la seule consolation vraiment efficace ; celles du monde ne sont, comme le dit Calvin, que des emplâtres.
Verset 51. G. Des orgueilleux se moquent de moi par trop ; mais je ne dévie point de ta loi.
« Les impies sont avec raison appelés des orgueilleux » (Calvin).
Verset 52. G. Je me rappelle tes arrêts de toute ancienneté, ô Éternel! et je suis consolé.
Ici arrêts signifie probablement les dispensations dans lesquelles Dieu manifeste sa justice. Le passé console du présent.
Verset 53. G. Une ardeur me saisit à la vue des méchants, qui ont abandonné ta loi.
Le premier substantif est le même que dans Ps 11.6, où il y a proprement vent d’ardeurs. Même pensée que dans Ps 69.10.
Verset 54. G. Tes statuts me font chanter dans la demeure de mon pèlerinage.
Même pensée que dans verset 50. — L’expression maison de pèlerinage est probablement une image de la vie errante et souvent troublée du psalmiste. — Littéralement : Tes statuts me sont des cantiques.
Verset 55. G. Pendant la nuit, ô Éternel! je pense à ton nom, et je veux observer ta loi.
Le psalmiste trouve un si grand bonheur à méditer sur le nom de Dieu (c’est-à-dire sur les grandes œuvres dans lesquelles il a manifesté son caractère et ses perfections) qu’il y emploie même le temps que la plupart des hommes donnent au sommeil. — Le second hémistiche nous apprend quels fruits portent des méditations si excellentes.
Verset 56. G. Cela a été pour moi, parce que j’ai gardé tes commandements.
Cela, la liberté, la joie, les forces, les consolations, dont parlent les versets précédents. « L’obéissance attire la grâce » (Horne). Le sens que nous donnons à ce verset est celui des Septante, des versions anglaise et hollandaise. Il va mieux dans le contexte que la traduction de Hengstenberg et de quelques autres, qui peut aussi se justifier : Ma propriété (mon bien), c’est de garder tes commandements.
Verset 57. H. Ma part, ô Éternel! je le déclare, c’est d’observer tes paroles.
Les Septante, la version anglaise, Hengstenberg et d’autres encore traduisent, en suivant plus exactement la ponctuation du texte : Ma part est l’Éternel ; je déclare que je veux observer tes paroles. La traduction que nous proposons (avec la Vulgate, Calvin, Sacy, Cahen, Perret-Gentil) a l’avantage d’établir une liaison plus étroite entre les deux hémistiches, comme aussi de se rattacher d’une manière très naturelle aux versets précédents. Comp. 1 Tm 6.6.
Verset 58. H. J’implore ta faveur de tout mon cœur ; aie pitié de moi selon ta parole.
« Nous voyons ici la ferveur de la prière, son objet (la faveur de Dieu), son appui (la parole de Dieu) » (Calvin).
Verset 59. H. J’ai examiné mes voies, et je veux tourner mes pieds vers tes témoignages.
« À la prière il faut ajouter nos propres efforts ; alors le résultat est la conversion » (Horne).
Verset 60. H. Je m’empresse, je ne diffère point d’observer tes ordonnances.
« Satan cherche à nous faire différer, en nous présentant des obstacles intérieurs et extérieurs » (Horne).
Verset 61. H. Les cordes des méchants m’enveloppent, mais je n’oublie point ta loi.
Le psalmiste ne se laisse point arrêter par la persécution.
Verset 62. H. Au milieu de la nuit je me lève pour te rendre grâces, au sujet des arrêts de ta justice.
Comp. v. 55.
Verset 63. H. Je m’associe à tous ceux qui te craignent, et qui observent tes commandements.
« Il est bon de cultiver l’union avec les fidèles » (Calvin).
Verset 64. H. Ô Éternel! la terre est pleine de ton amour ; enseigne-moi tes statuts.
Le premier hémistiche rappelle Ps 104.24. Cette bonté de Dieu qui se manifeste dans toutes ses œuvres encourage le psalmiste à lui demander la grâce de l’illumination.
Verset 65. I. Tu as fait du bien à ton serviteur, ô Éternel! selon ta parole.
Le psalmiste rend grâces à Dieu pour l’accomplissement de ses promesses. « C’est aussi ce que nous avons lieu de faire quand nous récapitulons notre vie » (Horne).
Verset 66. I. Enseigne-moi le bon discernement et la science, car j’ai foi à tes ordonnances.
L’action de grâces doit nous pousser à prier de nouveau. Le psalmiste était déjà parvenu à être docile (second hémistiche), mais il sent le besoin de recevoir encore de nouvelles grâces, entre autres ce bon discernement (littéralement goût), sans lequel on peut tomber dans de grandes erreurs de doctrine et de conduite.
Verset 67. I. Avant d’avoir été humilié je m’égarais ; maintenant j’observe ta parole.
C’est l’un des passages qui nous enseignent le plus clairement à considérer les afflictions comme étant à la fois un châtiment de Dieu et un remède. Comparez Hé 12.5-11.
Verset 68. I. Tu es bon et bienfaisant, enseigne-moi tes statuts.
« Le psalmiste sait que Dieu est disposé à donner, mais c’est quelque chose de beaucoup meilleur que les biens de ce monde qu’il lui demande » (Calvin). Même pensée que dans v. 64.
Verset 69. I. Des orgueilleux forgent contre moi des mensonges, mais moi je garde tes commandements de tout mon cœur.
Comparez verset 61.
Verset 70. I. Leur cœur est épais comme la graisse, mais moi je me délecte en ta loi.
L’image du premier hémistiche représente l’insensibilité du cœur. Comp. Ps 17.10.
Verset 71. I. C’est mon bien d’avoir été humilié, afin que j’apprisse tes statuts.
Retour à la pensée de verset 67.
Verset 72. I. Mieux me vaut la loi de ta bouche, que mille pièces d’or et d’argent.
Comparez verset 14.
Verset 73. K. Tes mains m’ont formé et m’ont façonné ; rends-moi intelligent pour apprendre tes ordonnances.
« Il demande à Dieu de ne pas laisser son ouvrage inachevé » (Calvin).
Verset 74. K. Ceux qui te craignent me voient et se réjouissent, parce que j’ai espéré en ta parole.
Tout bienfait accordé à un fidèle est un sujet de joie pour ses frères.
Verset 75. K. Je sais, ô Éternel! que tes arrêts sont justes, et que c’est en la fidélité que tu m’as humilié.
« Tout fidèle affligé dira la même chose » (Horne).
Verset 76. K. Oh! que ton amour me console, comme tu l’as dit à ton serviteur!
« Ce n’est pas en vain que l’on présente à Dieu sa propre parole ; ce serait témérité de la part des mortels de s’approcher de lui, si lui-même ne leur avait ouvert le chemin » (Calvin).
Verset 77. K. Que tes compassions viennent à moi et que je vive, car ta loi fait mes délices.
« On ne commence à vivre réellement que lorsqu’on connaît par expérience les miséricordes de Dieu ; mais pour les espérer il faut aimer sa loi » (Calvin).
Verset 78. K. Que les orgueilleux soient confus, car injustement ils m’oppriment ; mais moi je médite tes commandements.
Nous avons traduit le premier hémistiche comme les Septante et la plupart des versions. Celle de Hengstenberg et de la version hollandaise se justifie aussi : ils m’oppriment par des mensonges. — Hengstenberg dit sur le second hémistiche : « L’obéissance est la meilleure arme à employer. »
Verset 79. K. Ils reviendront à moi ceux qui te craignent, et qui connaissent tes témoignages.
Impression que la délivrance du psalmiste produira sur ses amis, que l’affliction avait momentanément éloignés de lui, comme ceux de Job.
Verset 80. K. Que mon cœur soit parfait dans tes statuts, afin que je ne sois point confus.
« Notre cœur a besoin du secours de Dieu, sans cela nous pourrions finir par être confus » (Calvin). — Parfait, voyez v. 1.
Verset 81. L. Mon âme languit après ta délivrance ; j’espère en ta parole.
Littéralement : mon âme est consumée ; c’est le même verbe que dans Ps 73.26, 84.3. C’est un état d’âme qui, ainsi que le remarque très bien Calvin, n’est point incompatible avec l’espérance.
Verset 82. L. Mes yeux languissent après ta parole ; je dis : quand me consoleras-tu?
Pour le premier hémistiche, voyez l’explication de Ps 69.4.
Verset 83. L. Lorsque je suis comme une outre à la fumée, je n’oublie point tes statuts.
« Dans sa longue et dure épreuve, le psalmiste se trouvait comme calciné » (Calvin).
Verset 84. L. Que sont les jours de ton serviteur? Quand feras-tu justice de mes persécuteurs?
Prière semblable à celle de Ps 39.13-14. Le psalmiste désire que la justice de sa cause soit manifestée pendant qu’il est encore en vie.
Verset 85. L. Les orgueilleux m’ont creusé des fosses, ce qui n’est pas selon ta loi.
Notre traduction (aussi celle des Septante, version hollandaise, etc.) est plus naturelle que celle d’Hengstenberg fit de la version anglaise, qui peut également se justifier : des fosses, lesquelles ne sont pas selon ta loi. Le second hémistiche donne à entendre que la gloire de Dieu est intéressée à ce que le psalmiste soit délivré de ses ennemis.
Verset 86. L. Toutes tes ordonnances sont fidélité : on me persécute injustement ; aide-moi.
Le premier hémistiche indique de quelles armes le psalmiste se sert contre ses ennemis. Comp. v. 78.
Verset 87. L. Encore un peu ils m’auraient extirpé du pays, mais moi je n’abandonne point tes commandements.
« Cette idée (fidélité au milieu de la persécution) est répétée, parce que l’on est facilement ébranlé, quelquefois même dès le commencement du combat » (Calvin).
Verset 88. L. Selon ton amour vivifie-moi, alors j’observerai les témoignages de ta bouche.
Le psalmiste s’engage à la reconnaissance. « Il est équitable que tout ce que Dieu nous accorde de vie soit consacré à son service » (Calvin).
Verset 89. M. Ta parole, ô Éternel! est pour toujours ; elle subsiste dans les cieux.
« Sur la terre il n’y a rien de solide, c’est pourquoi il faut élever nos pensées vers le ciel et y jeter l’ancre » Cal vin). — Dans le second hémistiche, le psalmiste veut dire que la parole de Dieu participe à l’immutabilité des cieux ; comp. Ps.89.3. — On pourrait aussi traduire comme le font les Septante et plusieurs versions : Ta parole, ô Éternel! subsiste pour toujours dans les cieux ; cependant il vaut mieux, comme à l’ordinaire, faire des deux hémistiches deux propositions distinctes. Nous traduisons comme Cahen et Vivien.
Verset 90. M. Ta fidélité est pour toutes les générations : tu as fondé la terre et elle subsiste.
« La terre aussi est ferme dans une certaine mesure et un témoignage de la fidélité de Dieu » (Calvin).
Verset 91. M. Ils subsistent aujourd’hui pour tes arrêts, car toutes choses te servent.
Le pronom ils se rapporte au ciel et à la terre, nommés dans les versets précédents. — Nous avons traduit le premier hémistiche comme le font les rabbins Abenesra et Kimchi, et, parmi les modernes, Hengstenberg ; on obtient ainsi un parallélisme plus complet que d’après la traduction ordinaire : En vertu de tes arrêts ils subsistent, etc.
Verset 92. M. Si ta loi n’eût fait mes délices, j’eusse péri jadis dans mon affliction.
Comparez verset 50.
Verset 93. M. Jamais je n’oublierai tes commandements, car par eux tu m’as vivifié.
Il s’engage à être reconnaissant.
Verset 94. M. Je suis à toi : sauve-moi, car je recherche tes commandements.
Les mots je suis à toi motivent la confiance du psalmiste ; le second hémistiche prouve qu’il appartient réellement à Dieu. « Cependant il ne s’appuyait point sur ses propres mérites, car pour garder les commandements de Dieu il faut avoir été élu » (Calvin).
Verset 95. M. Les méchants m’épient pour me perdre ; je suis attentif à tes témoignages.
Il est possible que ce verset se rattache au précédent, comme description du danger qui motive la prière : sauve-moi. Comp. Ps 56.7.
Verset 96. M. À toute chose parfaite j’ai vu une fin, mais ton ordonnance est très étendue.
Les biens les plus excellents que le monde renferme sont exposés à la destruction sous diverses formes ; la parole de Dieu seule ne peut ni s’épuiser ni périr.
Verset 97. N. Oh! combien j’aime ta loi! Tout le jour je la médite.
Le second hémistiche prouve le premier.
Verset 98. N. Tes ordonnances m’ont rendu plus sage que mes ennemis, car elles sont avec moi pour toujours.
« La parole de Dieu était son armure » (Calvin).
Verset 99. N. Je suis devenu plus sage que tous mes maîtres, parce que je médite tes témoignages.
« Éclairé par le Docteur suprême, le disciple surpasse souvent ses instituteurs » (Calvin).
Verset 100. N. Je suis plus intelligent que les vieillards, parce que je garde tes commandements.
Le second hémistiche montre que la connaissance seule ne suffit pas et qu’il faut y joindre l’obéissance.
Verset 101. N. J’éloigne mes pieds de tout mauvais sentier, afin d’observer ta parole.
Le premier hémistiche indique le moyen d’accomplir ce qui est dit dans le second. « Le fondement de la piété est la mortification et le renoncement à notre volonté déchue » (Horne).
Verset 102. N. Je ne m’écarte point de tes arrêts, parce que c’est toi qui m’instruis,
Le psalmiste veut dire que s’il avait persévéré dans la route de l’obéissance, il le devait à Dieu, qui l’avait éclairé et disposé au bien.
Verset 103. N. Combien tes paroles sont douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche!
Même image que dans Ps 19.11. — « Si le psalmiste parle si souvent du bonheur qu’il trouvait dans la loi de Dieu, c’est que l’on ne pratique bien qu’une chose dont on a goûté la douceur » (Calvin). « Nous avons d’autant plus de goût pour la parole de Dieu que nous en avons moins pour le monde » (Horne).
Verset 104. N. Par tes commandements je deviens intelligent, c’est pourquoi je hais tout sentier de mensonge.
« Si on connaissait mieux la parole de Dieu, on ne tomberait pas dans tant d’erreurs et de pièges de Satan » (Calvin).
Verset 105. O. Ta parole est une lampe pour mon pied, une lumière pour mon sentier.
Cette belle image se retrouve dans Ps 19.9. « La parole divine nous montre ce qui est défendu, comme une lanterne fait voir au voyageur la fosse où il pourrait tomber » (Jarchi).
Verset 106. O. Je l’ai juré et je le tiendrai, d’observer les arrêts de ta justice.
Il ne suffit pas de prendre une résolution, un élan, il faut exécuter, persévérer. « Application à notre engagement baptismal » (Horne).
Verset 107. O. Je suis trop affligé : ô Éternel! vivifie-moi selon ta parole.
Au sujet des mots selon ta parole, Calvin dit : « Nous ne devons jamais prier sans tenir à la main la clef des promesses. »
Verset 108. O. Oh! Éternel! agrée les offrandes volontaires de ma bouche, et enseigne-moi tes arrêts.
Comp. Ps 50.23. — Les offrandes dont il s’agit sont des louanges, des actions de grâces et surtout des supplications pour obtenir la grâce indiquée dans le second hémistiche.
Verset 109. O. Ma vie est constamment en péril, mais je n’oublie point ta loi.
L’hébreu porte : Ma vie est constamment dans mes mains. Ce qu’on tient dans la main peut facilement se perdre, de là le sens de cette locution qui se retrouve Jg 12.3 ; 1 S 19.5.
Verset 110. O. Les méchants me tendent des pièges, mais je ne m’écarte point de tes commandements.
Il dit en quoi le péril consistait. Mais il y en avait aussi pour sa vie morale. « Dans les persécutions on est facilement poussé à imiter le mal, à employer de mauvais moyens, à hurler avec les loups, à se venger, à croire que Dieu est en connivence avec les méchants » (Calvin).
Verset 111. O. Je me suis approprié tes témoignages pour toujours, car ils sont la joie de mon cœur.
Comparez verset 14.
Verset 112. O. J’ai incliné mon cœur à pratiquer tes statuts, constamment, jusqu’à la fin.
Ce verset complète le verset 36. À la prière il faut joindre nos propres efforts ; il faut le concours de l’activité de l’homme et de la grâce.
Verset 113. P. Les pensées étrangères, je les hais, mais j’aime ta loi.
Le premier substantif n’est pas très facile à traduire ; il se rattache à un verbe qui signifie diviser, et il ressemble beaucoup à celui qui, dans 1 R 18.21, signifie les deux côtés. La version chaldéenne et les rabbins le rendent par : pensées, pensées vaines, pensées qui diffèrent de la loi. Ce sens, conservé par Calvin et par la version anglaise nous paraît le plus probable. D’après les Septante, ce mot désignerait une classe d’hommes ; cette version porte : les méchants, dans ce cas il serait plus exact de traduire comme Perret-Gentil : les hommes partagés. Hengstenberg dit : les douleurs. Comparez Jc 1.8.
Verset 114. P. Tu es mon abri et mon bouclier, j’espère en ta parole.
« C’est par sa parole que nous savons ce que Dieu est pour nous » (Calvin).
Verset 115. P. Hommes malfaisants, éloignez-vous de moi! Alors je garderai les ordonnances de mon Dieu.
Devoir d’éviter les mauvaises compagnies. Comparez Ps 25.6.
Verset 116. P. Soutiens-moi selon ta parole, afin que je vive et que je ne sois pas confus dans mon attente.
Calvin remarque avec raison que ce n’est pas seulement la vie du corps que le psalmiste souhaite, mais celle de l’âme, la vie spirituelle, la vie véritable.
Verset 117. P. Sois mon appui, je serai délivré, et j’étudierai tes statuts constamment.
Même pensée que dans verset 32.
Verset 118. P. Tu écrases ceux qui s’écartent de tes statuts, car leurs tromperies ne sont que mensonge.
« À la sécurité des fidèles il oppose la vaine confiance du monde » (Calvin).
Verset 119. P. Tu enlèves comme des scories tous les méchants de la terre ; c’est pourquoi j’aime tes témoignages.
« La vue du châtiment des méchants stimule le zèle des fidèles » (Calvin).
Verset 120. P. Ma chair frissonne, tant je te crains, et je redoute tes arrêts.
« Il n’y a pas de contradiction entre ce verset et le précédent ; en effet, la crainte est le commencement de l’amour, et cette crainte est stimulée par le spectacle de la ruine des méchants » (Calvin).
Verset 121. Q. Je pratique le droit et la justice ; tu ne m’abandonneras point à mes oppresseurs.
« Le psalmiste atteste son innocence » (Calvin).
Verset 122. Q. Engage-toi pour le bien de ton serviteur ; les orgueilleux ne m’opprimeront point.
La plupart des versions donnent aussi au premier verbe le sens de : cautionner, remplacer, garantir.
Verset 123. Q. Mes yeux languissent après ta délivrance, et après la parole de ta justice.
Comp. vv. 31,82. — « C’est par la parole de Dieu que la délivrance est manifestée ; de là le second hémistiche » (Calvin).
Verset 124. Q. Agis envers ton serviteur selon ton amour, et enseigne-moi tes statuts.
Même pensée que dans verset 64.
Verset 125. Q. Je suis ton serviteur, rends-moi intelligent, et je connaîtrai tes témoignages.
« La répétition de la demande montre combien le psalmiste tenait à l’obtenir » (Calvin).
Verset 126. Q. Il est temps que l’Éternel agisse ; ils ont aboli ta loi.
Comp. Ps 102.14.
Verset 127. Q. C’est pourquoi j’aime tes ordonnances, plus que l’or, que l’or fin.
« Le mépris que d’autres montrent pour la loi de Dieu, bien loin de nous entraîner, doit nous portera l’aimer toujours davantage » (Calvin). Comp. v. 14, et Ps 19.14.
Verset 128. Q. C’est pourquoi j’approuve tous tes commandements sur toutes choses, et je hais tout sentier de mensonge.
Littéralement : Je déclare justes tous tes commandements en tout. En parlant ainsi, le psalmiste écarte toute pensée de faire un triage dans la loi de Dieu, de la mitiger, d’en retrancher ce qui nous déplaît. Comparez Mt 5.17-19.
Verset 129. R. Tes témoignages sont une chose merveilleuse, c’est pourquoi mon âme les garde.
« Ne perdons pas notre temps à admirer les biens et les vanités du monde » (Horne). Comp. verset 18.
Verset 130. R. Tes paroles dévoilées éclairent, elles donnent l’intelligence aux simples.
Littéralement : L’ouverture de tes paroles éclaire. Pour voir clair, il ne suffit pas de lire la parole de Dieu, il faut qu’elle nous soit expliquée, dévoilée par l’Esprit de Dieu. Comp. verset 18. « Cette promesse doit nous porter à nous appliquer à l’étude des Écritures avec toujours plus de zèle » (Calvin). — Les simples. Voyez Ps 19.9.
Verset 131. R. J’ouvre la bouche, je veux avaler, car je suis avide de tes ordonnances.
Image d’un homme affamé, altéré, inquiet. « Ce n’est pas assez de donner à la parole de Dieu une froide approbation ; on n’avance pas sans se donner de la peine » (Calvin). « Rien ne peut arrêter l’homme qui cherche le ciel » (Horne). — Le verbe qui termine le premier hémistiche a une force particulière ; il exprime l’avidité avec laquelle on ouvre la bouche pour attirer l’air ou pour recevoir des aliments ; dans Ps 56.2-3, nous l’avons rendu par engloutir.
Verset 132. R. Tourne-toi vers moi et aie pitié de moi, selon l’arrêt en faveur de ceux qui aiment ton nom.
On peut aussi traduire : Selon le droit de ceux qui aiment ton nom.
Verset 133. R. Affermis mes pas par ta parole, et que nulle iniquité ne domine sur moi.
« On ne peut bien vivre qu’en suivant la parole de Dieu et en s’assurant de son secours par la prière ; autrement on demeure assujetti au péché » (Calvin).
Verset 134. R. Rachète-moi de l’oppression des hommes, et j’observerai tes commandements.
Comp. versets 32 et 117.
Verset 135. R. Fais luire ta face sur ton serviteur, et enseigne-moi tes statuts.
« La plus grande preuve que Dieu nous donne de sa faveur (comp. Ps 4.7), c’est de nous instruire » (Calvin). Comp. verset 64.
Verset 136. R. Des ruisseaux d’eau coulent de mes yeux, parce qu’on n’observe pas ta loi.
Calvin fait observer avec raison qu’un zèle pareil est bien rare. Comp. verset 53 ; Lc 19.41 ; 2 Pi 2.8. — On peut aussi traduire : mes yeux se fondent en ruisseaux d’eau.
Verset 137. S. Tu es juste, ô Éternel! et tes arrêts sont équitables.
Hengstenberg et Vivien traduisent : Tu es juste, ô Éternel! et équitable en tes arrêts. Ils se fondent sur ce que l’adjectif équitable est au singulier ; mais il arrive assez souvent en hébreu que l’adjectif ne s’accorde pas pour le nombre avec son substantif. Les autres versions traduisent comme nous.
Verset 138. S. Par tes témoignages tu as ordonné la justice et une grande fidélité.
« On ne doit chercher aucune autre règle de justice que la parole de Dieu » (Calvin).
Verset 139. S. Mon zèle m’anéantit, parce que mes adversaires oublient tes paroles.
« Le zèle est un degré élevé de l’amour » (Horne). Comp. verset 136. Le verbe du premier hémistiche est très énergique, c’est le même que dans le second hémistiche de Ps 54.7. — « Ce qui nous est ordinairement le plus sensible de la part de nos adversaires, c’est l’injure personnelle » (Calvin).
Verset 140. S. Ta parole est très pure, aussi ton serviteur l’aime.
« La cause de ce zèle, c’est son amour pour la très pure loi de Dieu. » (Calvin). Comp. Ps 18.31.
Verset 141. S. Je suis petit et méprisé, mais je n’oublie pas tes commandements.
Petit doit s’entendre évidemment de la condition du psalmiste. — Méprisé, Kimchi ajoute : À cause de mon affection pour ta loi. « Les afflictions ne refroidissent pas ses sentiments envers Dieu » (Calvin).
Verset 142. S. Ta justice est justice pour toujours, et ta loi est vérité.
« La loi de Dieu est différente de toutes les lois humaines qui passent » (Calvin).
Verset 143. S. La détresse et l’angoisse m’ont atteint, mais tes ordonnances font mes délices.
« La parole de Dieu, non-seulement adoucit toutes les peines, mais elle y fait trouver de la douceur » (Calvin).
Verset 144. S. Tes témoignages sont justice pour toujours : rends-moi intelligent, et je vivrai.
Le premier hémistiche reproduit la première partie du verset 142. — Je vivrai, comp. v. 116.
Verset 145. T. J’appelle de tout mon cœur ; exauce-moi, ô Éternel! et je garderai tes statuts.
« Ce verset nous apprend que la prière doit être 1° adressée à Dieu, 2° prononcée du fond du cœur, 3° en vue de la gloire de Dieu » (Calvin).
Verset 146. T. Je t’appelle, sauve-moi, et j’observerai tes témoignages.
Reproduit à peu près le verset précédent.
Verset 147. T. Je me hâte à l’aurore, et je crie ; j’espère en tes paroles.
Le premier verbe signifie primitivement : prévenir, aller à la rencontre ; si on veut lui laisser ce sens, il faut suppléer la seconde personne du pronom personnel et traduire : je vais au-devant de toi à l’aurore, comp. Ps 88.14. La traduction de quelques versions : je préviens l’aurore, ne tient pas compte de la préposition qui dans l’hébreu précède le mot aurore. Quoi qu’il en soit, l’idée que le psalmiste a voulu exprimer dans ce verset est celle d’empressement et de persévérance (second hémistiche) dans la prière.
Verset 148. T. Mes yeux préviennent les veilles, pour méditer ta parole.
Ici le mot veilles n’étant précédé d’aucune préposition, doit être considéré comme le régime du verbe. Sur veilles voyez Ps 63.7. « Quand on a un ouvrage à cœur, cette pensée chasse le sommeil et on s’y remet de bonne heure; en cela aussi, Jésus-Christ nous a donné un exemple Marc 1.35 » (Horne).
Verset 149. T. Écoute ma voix selon ton amour. Ô Éternel! selon ton arrêt, vivifie-moi.
« En demandant à Dieu de le vivifier, il déclare que, même au sein de la vie, il était mort s’il n’était pas soutenu par la vertu de Dieu » (Calvin). Hengstenberg et d’autres donnent ici au mot arrêt le sens de : coutume, règle de gouvernement.
Versets 150-151. T. Ils s’approchent, ceux qui s’adonnent au crime, ils se sont éloignés de ta loi. T. Tu es proche, ô Éternel! et toutes tes ordonnances sont vérité.
« Quand l’ennemi est près, le fidèle se console par la pensée que Dieu l’est aussi » (Calvin).
Verset 152. T. Dès longtemps je sais par tes témoignages, que tu les as fondés pour toujours.
La plupart des versions portent : Je sais de (au sujet de) tes témoignages que tu les as fondés, etc. Notre traduction, qui est aussi celle des Septante, de Calvin et d’Hengstenberg, est plus littérale. — Pour toujours, « non pour un temps limité, comme le prétendent mes adversaires » (Kimchi).
Verset 153. U. Regarde mon affliction et délivre-moi, car je n’ai point oublié ta loi.
« Être affligé est la condition des fidèles, mais leur consolation est la faculté de prier » (Calvin).
Verset 154. U. Combats pour moi et rachète-moi, vivifie-moi selon ta parole.
« Il explique le genre de son affliction. Ses ennemis l’avaient réduit à un état voisin de la mort, c’est pourquoi il dit : vivifie-moi » (Calvin). — Littéralement : combats mon combat.
Verset 155. U. La délivrance est loin des méchants, car ils ne recherchent pas tes statuts.
« Ce qui le remplit de confiance, c’est la conviction que, malgré leur prospérité apparente, les méchants finiront par être malheureux » (Calvin).
Verset 156. U. Nombreuses sont tes miséricordes, ô Éternel! Vivifie-moi selon tes arrêts.
« Il n’y a que la pensée de la miséricorde de Dieu qui nous donne confiance pour prier ; aussitôt que nous nous imaginons qu’il nous doit quelque chose, le doute vient fermer la porte à la prière » (Calvin).
Verset 157. U. Nombreux sont mes persécuteurs et mes adversaires ; mais je ne dévie point de tes témoignages.
Comp. verset 110.
Verset 158. U. Je vois des perfides et j’en ai du dégoût, car ils n’observent pas ta parole.
Perfides. C’est de la fausseté envers le prochain qu’il est probablement question, comme dans Ps 25.3. — Avec les Septante et la plupart des versions nous avons donné au mot (acher) qui commence le second hémistiche la valeur d’une conjonction qu’il a quelquefois ; de cette manière cet hémistiche se relie plus facilement au premier et donne la raison de : j’en ai du dégoût. Mais on peut aussi, avec Hengstenberg et Perret-Gentil, lui laisser la valeur du pronom relatif qu’il a ordinairement et traduire : ils n’observent pas ta parole. — Comp. verset 136.
Verset 159. U. Vois que j’aime tes commandements. Ô Éternel! vivifie-moi selon ton amour.
« Le psalmiste ne se fonde point sur ses propres mérites, car c’est encore à l’amour de Dieu qu’il fait appel » (Calvin).
Verset 160. U. L’ensemble de ta parole est vérité, et tous les arrêts de ta justice sont pour toujours.
Le premier mot de ce verset (rosch) signifie tête, chef, commencement, et de là aussi : le principal, la somme, l’ensemble. Les Septante, la version anglaise et quelques autres, lui donnent ici le sens de commencement ; mais on obtient une idée plus claire et un meilleur parallélisme (avec tous les arrêts), par le moyen de notre traduction qui est aussi celle de la version italienne (Diodati), Hengstenberg, Perret-Gentil.
Verset 161. V. Des princes me persécutent sans cause, mais c’est devant tes paroles que mon cœur tremble.
Même pensée que dans verset 23. — Selon Kimchi, le Psalmiste avait en vue les grands d’Israël qui tenaient le parti de Saül et d’Absalom. « Dans de pareilles tentations, David est soutenu par son respect pour la parole de Dieu » (Calvin). Comp. Mt 10.28.
Verset 162. V. Je fais ma joie de ta parole, comme celui qui a trouvé un grand butin.
Comp. verset 14.
Verset 163. V. Je hais le mensonge, je l’ai en abomination, mais j’aime ta loi.
« Pour sentir tout le prix de la parole de Dieu il faut, que le cœur soit purifié, surtout de toute hypocrisie » (Calvin). Comp. Ps 5.7.
Verset 164. V. Sept fois le jour je te loue, pour les arrêts de ta justice.
Les manifestations de la justice divine sont un sujet inépuisable d’admiration.
Verset 165. V. Il y a grande paix pour ceux qui aiment ta loi, et pour eux aucun achoppement.
Les méchants sont leurs propres bourreaux. Comp. Ps 37.11, 72.3 ; Rm 5.1.
Verset 166. V. J’attends ta délivrance, ô Éternel! et j’ai exécuté tes ordonnances.
L’accomplissement des promesses faites à l’obéissance doit être attendu avec foi et patience.
Verset 167. V. Mon âme observe tes témoignages et y est fort attachée.
« Il parle de son âme, afin de bien montrer que cet amour est au fond de son cœur » (Calvin).
Verset 168. V. J’observe tes commandements et tes témoignages, car toutes mes voies sont devant toi.
Comp. Ps 139.1. « La pensée de la toute-présence de Dieu faisait sa force ; si nous ne vivons pas comme sous les yeux de Dieu, la chair nous entraîne » (Calvin).
Verset 169. X. Que mon cri parvienne devant toi, ô Éternel! Selon ta parole rends-moi intelligent.
Hengstenberg fait remarquer avec raison que le psalmiste demande ici une double délivrance, extérieure et intérieure. Au sujet de cette dernière, Calvin dit : « Nous voyons ici d’abord combien nous devons désirer la lumière spirituelle, ensuite, que nous pouvons la demander avec confiance. »
Verset 170. X. Que ma supplication arrive devant toi. Selon ta parole délivre-moi.
Toutes sortes de délivrances peuvent être renfermées dans cette prière.
Verset 171. X. De mes lèvres jaillira la louange, car tu m’enseigneras tes statuts.
Le psalmiste se propose de rendre grâces pour la faveur qu’il a demandée au verset 169. — On peut traduire aussi comme les Septante et quelques autres versions : quand tu m’auras enseigné tes statuts ; mais il vaut mieux donner à la particule (ki) qui commence le second hémistiche le même sens que dans les deux versets suivants.
Verset 172. X. Ma langue proclamera ta parole, car toutes tes ordonnances sont justice.
« Il veut faire connaître à d’autres le don précieux dont il a appris à jouir » (Calvin).
Verset 173. X. Ta main me donnera secours, car j’ai choisi tes commandements.
Même pensée que dans verset 166.
Verset 174. X. Je soupire après ta délivrance, ô Éternel! et ta loi fait mes délices.
Même pensée que dans verset 173.
Verset 175. X. Que mon âme vive et qu’elle te loue, et que tes arrêts me donnent secours.
« C’est à glorifier Dieu qu’il veut employer la prolongation de vie qu’il désire » (Calvin).
Verset 176. X. J’erre comme une brebis égarée : cherche ton serviteur, car je n’oublie pas tes ordonnances.
Au milieu de sa vie errante, de ses épreuves, de ses fréquents déplacements (ce qui le faisait ressembler à une pauvre brebis égarée), le psalmiste pouvait se rendre le témoignage qu’il était resté fidèle à son Dieu. Cette image de la brebis perdue ne doit donc pas représenter ici un état d’égarement moral, d’éloignement de Dieu, comme dans Lc 15.4 ; 1 Pi 2.25, car c’est comme d’un état de choses passé que David parle de ses égarements au verset 67. Comp. aussi verset 110.
Pasteur Armand de Mestral, Commentaire sur le livre des Psaumes – Tome 2, p. 249-278